Le sélectionneur national Christian Gourcuff, a estimé mardi que les Verts auraient pu prétendre au trophée de la 30e coupe d'Afrique des nations de football qui se poursuit actuellement en Guinée équatoriale, si le duo Brahimi-Feghouli était au top de sa forme. "On s'était déplacé en Guinée équatoriale avec comme objectif de remporter le trophée, malheureusement plusieurs paramètres ont joué en notre défaveur, notamment la méforme de Brahimi et Feghouli, deux leaders de l'équipe sur lesquels je misais énormément", a déclaré le technicien français en conférence de presse au centre de presse du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger. L'équipe nationale a vu son parcours en CAN s'arrêter aux quarts de finale après sa défaite face à la Côte d'Ivoire (3-1) dimanche à Malabo. Gourcuff a toutefois défendu ses deux joueurs, estimant qu'ils "montaient en puissance" au fil des matchs. Il s'est notamment montré furieux contre l'arbitre de la rencontre face aux Eléphants de Côte d'Ivoire qui, selon ses dires, n'a pas protégé le maitre à jouer des Verts, Brahimi. "Si l'arbitre avait sorti un carton à Serey Dey, le joueur ivoirien qui a été chargé de museler Brahimi, les données auraient changé. On a tous vu que notre joueur faisait l'objet d'un marquage très strict depuis le début du tournoi, mais face à la Côte d'Ivoire, l'on a usé d'anti jeu pour le mettre hors d'état de nuire, sans pour autant que le referee ne bronche", a regretté le coach national. L'ex-entraîneur de Lorient (France) à qui le président de la Fédération algérienne de football (FAF) Mohamed Raouraoua vient de renouveler la confiance, s'est défendu aussi au sujet du poste qu'il a confié à la nouvelle vedette du FC Porto (deuxième attaquant), alors que le joueur évolue plutôt sur le couloir gauche au sein de son club portugais. "Je reste convaincu qu'il s'agit du poste qui lui sied le plus. La preuve, je l'ai aligné dans ce même registre au cours des éliminatoires, sans que cela ne l'empêche de se montrer très percutant. Pour la CAN, il n'était pas au top de sa forme physique", a-t-il encore dit. A l'entraîneur national l'on a également reproché le fait de n'avoir pas fait sortir Feghouli pendant tout le temps des quatre matchs joués par les Verts, alors qu'il était loin de son niveau optimal. Une attitude que Gourcuff a justifiée par le poids du milieu droit de Valence (Espagne) dans son échiquier. "Moi, je privilégie le talent, et Feghouli a un énorme talent qui lui permet de faire la différence tout seul. Aussi, sa seule présence dans le onze a un énorme impact psychologique sur ses coéquipiers, et c'est la raison pour laquelle je ne le faisais pas sortir, malgré les difficultés qu'il a éprouvées pour montrer son vrai visage dans cette épreuve", a-t-il réagi. C'est le Mondial qui sied le plus à notre équipe Et même si l'équipe nationale n'a pas atteint l'objectif qui lui a été assigné, à savoir atteindre au moins au dernier carré de la compétition, Gourcuff pense que les siens "n'ont pas à rougir" de leur parcours sur le sol équato-guinéen. Il leur a notamment accordé des circonstances atténuantes, en raison "des conditions très difficiles" dans lesquelles s'est déroulée l'épreuve, surtout lorsque l'équipe évoluait à Mongomo lors de ses deux premiers matchs de la phase des poules. "Je savais dès le départ qu'il nous fallait au moins 15 jours pour s'acclimater avec les conditions de l'épreuve, mais ce n'était pas possible de se déplacer tôt au lieu de la compétition en raison du manque flagrant d'infrastructures de préparation à Mongomo. On l'a d'ailleurs vérifié sur place, et c'est ce qui nous a beaucoup handicapés", a-t-il précisé. "Déjà, il fallait s'extirper d'une poule très difficile avec la présence des sélections d'Afrique du Sud, du Ghana et du Sénégal, et j'estime qu'en dépit de tous les obstacles rencontrés, nous nous en sommes bien sortis", a-t-il poursuivi. L'Algérie a gagné deux matchs, contre l'Afrique du Sud (3-1) et le Sénégal (2-0) et perdu un face au Ghana (1-0), au cours du premier tour, terminant à la deuxième place de son groupe C derrière le Ghana. A présent qu'il a vécu sa première expérience en Afrique, Gourcuff a affirmé qu'il en a tiré beaucoup d'enseignements et qu'il se projette désormais vers l'avenir. Néanmoins, il reste persuadé qu'il sera très difficile pour les Verts de s'imposer dans une telle compétition se déroulant aux fins fonds de l'Afrique où les conditions, en tous points de vue, n'arrangent guère les affaires des joueurs algériens. "Je suis persuadé maintenant que c'est la Coupe du monde qui sied le plus à nos joueurs. C'est pourquoi, l'on devra bien se préparer pour le Mondial-2018 en Russie, surtout que l'équipe nationale s'est forgée une certaine notoriété après avoir atteint les huitièmes de finale du précédent rendez-vous continental au Brésil", a-t-il conseillé. Il a en outre exprimé son souhait de voir attribuer à l'Algérie l'organisation de la prochaine CAN de 2017, estimant qu'une décision dans ce sens sera "une motivation supplémentaire pour les joueurs afin de remporter le trophée". L'Algérie est candidate pour l'organisation de la prochaine CAN, après le retrait de la Libye qui était initialement désignée pour abriter cet évènement. Mais elle fait face à la concurrence de six autres pays. La CAF rendra son verdict le 8 avril prochain.