Alors que d'aucuns à Annaba et dans sa région s'inquiètent de l'avenir du complexe sidérurgique dans un contexte émaillé de scandales financiers, le syndicat d'entreprise d'Arcelor s'illustre en exigeant et en obtenant la permanisation record de 600 travailleurs. Ces derniers étaient jusque-là utilisés à titre temporaire sur le site d'El Hadjar et ne s'attendaient pas à cette régularisation surprise. Une prouesse d'autant plus remarquable qu'elle intervient à un moment où l'accès à l'emploi devient de plus en plus difficile en Algérie, que ce soit dans le secteur privé ou public et où le recours à l'utilisation abusive du contrat à durée déterminée est généralisé. Le secrétaire général du syndicat, Smaïn Kouadria, et les membres du bureau syndical ont annoncé la bonne nouvelle aux travailleurs concernés qui n'en savaient rien encore lors d'une réunion extraordinaire organisée en la circonstance, hier matin. Les 600 agents, qui étaient tous sous contrat de travail à durée déterminée (CDD), faisaient l'objet, depuis avril 2008, d'un transfert de la relation de travail des prestataires privés activant au sein des différentes structures du complexe vers ArcelorMittal. Cette mesure intervient, explique-t-on, en application de l'accord collectif passé avec la direction d'ArcelorMittal le 25 juillet 2006. Elle a été obtenue en application des points 3 et 4 du document signé en présence du SG du syndicat national UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et de Franck Pannier, un émissaire spécial du groupe ArcelorMittal. On rappelle que l'accord collectif en question contient 12 points, dont les deux cités qui traitent de la sécurisation des personnels temporaires, notamment. Il y a lieu de signaler également que cette action intervient à un moment où le groupe ArcelorMittal fait face à la grave crise qui secoue le monde de la métallurgie et que ses responsables du Luxembourg sont contraints à la mise au chômage de milliers de travailleurs dans la plupart de leurs sites au niveau international.