Alors que le travail a repris au niveau de tous les ateliers du complexe Arcelor Mittal d'El-Hadjar, les syndicalistes affirment que la mobilisation est maintenue et qu'ils ne baisseront pas les bras, tant que leurs revendications ne seront pas prises en compte par les dirigeants du groupe. Ces mêmes syndicalistes déclarent qu'ils iront jusqu'au bout de leurs convictions quant à la préservation des postes d'emploi et les acquis sociaux à l'avantage des travailleurs qui souhaitent faire valoir leurs droits à la retraite. Ceci sans perdre de vue un nombre important de propositions allant dans le sens de l'amélioration des objectifs de production et des conditions de travail que le syndicat compte faire aux représentants de la direction d'Arcelor Mittal au fur et à mesure de l'évolution de la situation. Les syndicalistes déclarent avoir finalement compris que le groupe sidérurgique est résolument engagé dans la voie de la restructuration et qu'ils ont pris la décision de jouer un rôle autrement plus revendicatif pour leur part. C'est donc contraints et forcés qu'ils estiment être en devoir de mener une lutte frontale contre tout ce qui ira à l'encontre des intérêts exclusifs des travailleurs qu'ils représentent. Le secrétaire général par intérim du syndicat d'Arcelor Mittal d'El-Hadjar, fort du soutien des 8 600 travailleurs du complexe et des autres unités du groupe, assure que le bras de fer est désormais engagé. “Un avant-goût du combat que nous entreprenons pour le respect par notre employeur de l'accord de partenariat qui le lie au gouvernement algérien a été donné mercredi. Nous avons suspendu notre mouvement de grève immédiatement après qu'on nous a annoncé que la discussion autour du plan social était encore possible. La perte de production pour cette seule journée dépasse les 5 000 tonnes d'acier, un manque à gagner pour nos installations que nous déplorons, surtout qu'il intervient à l'heure où nous envisageons d'augmenter sensiblement nos objectifs et où le groupe dont nous sommes partie intégrante affiche une santé financière des plus performantes avec un bénéfice net de 3,742 milliards d'euros pour le seul premier trimestre 2007. Ceci pour dire que nous sommes conscients des enjeux”, devait dire M. Kouadria, avant d'ajouter que le syndicat a été irréprochable lorsqu'il s'était agi d'assurer la paix sociale au sein du complexe. “L'arrangement pris par le gouvernement algérien avec le partenaire indien consistait en l'allégement significatif pendant 5 ans de bon nombre de charges inhérentes au fonctionnement des installations et en la garantie de toutes les facilités possibles pour ce qui est des transactions commerciales vers et au départ du complexe. En contrepartie, Mittal Steel s'était engagé à préserver les postes d'emploi, mais des velléités de restructuration ont commencé à être affichées par ce dernier dès sa fusion en 2006 avec le groupe Arcelor. Ce qui n'était que supputations et spéculations s'est concrétisé avec l'annonce de la mise en œuvre d'un plan social à l'endroit de 1 200 travailleurs en âge ou désireux de faire valoir leurs droits à la retraite. Un programme de suppression d'emplois déguisé en fait qui concernerait un peu moins de la moitié des travailleurs en fonction actuellement, et c'est là où nous ne marchons plus”, menacera cet autre membre du bureau du syndicat d'entreprise. Pour lui comme pour ses pairs, la maldonne est d'autant plus révoltante que les représentants algériens au niveau du conseil d'administration d'Arcelor Mittal sont manifestement absents sur le terrain et n'ont jusqu'à maintenant pas réagi au plan de restructuration mis en branle depuis Londres. “Nos représentants au sein du CA n'ont apparemment pas conscience que l'Etat algérien est associé à hauteur de 30% dans ce partenariat et qu'ils ont leur mot à dire dans le respect strict des termes de l'accord conclu entre les deux parties en 2001. La lune de miel entre le syndicat et le partenaire indien aura donc duré, et l'on s'attend aujourd'hui à une sérieuse empoignade entre ceux-ci avec l'arrivée prévue, aujourd'hui à Annaba, du directeur des ressources humaines du géant sidérurgique pour la zone Afrique Asie, Willie Smith, qui est l'émissaire personnel du P-DG du groupe Arcelor Mittal, un interlocuteur valable de l'avis du syndicat. Il y a fort à parier qu'il fera des déclarations importantes quant à l'avenir du complexe d'El-Hadjar. A. ALLIA