Sur la pelouse, André Ayew était inconsolable. Hervé Renard, le coach gagnant du jour qui connaît bien le garçon, a tenté de le consoler. En vain. Le Marseillais est rentré une heure après la rencontre dans son bus, toujours en larmes. «On a battu le père, on a battu le fils», scandaient des supporters ivoiriens. «Non les deux fils [Jordan Ayew, ndlr]», rectifie une voix lointaine… Abedi Pelé, la figure paternelle, avait vécu la même chose en 1992. Suspendu, il n'avait pas joué la finale. Quel drôle de sort. «On a eu notre chance. On menait 2 à 0 aux tirs au but, et ils sont revenus. C'est la vie, on doit accepter cette défaite.» Asamoah Gyan, l'attaquant vedette du Ghana, qui n'était pas dans un grand jour résume en quelques mots le sentiment des Black Stars. «Les Ivoiriens sont arrivés en finale deux fois (2006 et 2012) et ont perdu aux tirs au but, et la troisième fois ils l'ont gagnée. Je suis très triste, mais je ne regrette pas notre performance, on a fait un bon tournoi», ajoute l'attaquant. Comme Asamoah Gyan, le coach ghanéen Avram Grant veut rester optimiste. «On a travaillé hier [samedi] les tirs au but, mais en face des supporters, c'est autre chose. Ils en ont marqué un de plus, c'est tout. Atteindre la finale est une grosse réussite que beaucoup d'équipes auraient souhaitée, raconte celui qui vivait sa première CAN comme sélectionneur. Je suis plus fier de ce qui s'est passé dans ce tournoi. Personne ne s'attendait à ce que le Ghana non seulement gagne mais en plus joue de cette manière. Je ne suis pas heureux, à cause des tirs au but, ça arrive. Sur le terrain on a été la meilleure équipe, les Ivoiriens ne se sont pas procurés une seule occasion.»