Le Real Madrid n'a plus de joker avant d'aborder ce week-end la 23e journée du Championnat d'Espagne, qui pourrait redistribuer les cartes sur le podium entre le leader merengue et son dauphin, le FC Barcelone, particulièrement convaincant ces dernières semaines. Ronaldo, reprendre la main avant la C1 Après le fiasco contre l'Atletico le week-end dernier (4-0), l'heure est à la remobilisation pour le Real Madrid, toujours leader de Liga (54 pts) mais désormais sous la menace pressante du Barça (2e, 53 pts). Les joueurs merengues ont été durement critiqués après leur non-match au stade Vicente-Calderon et surtout la fête qui a suivi, à laquelle Cristiano Ronaldo avait convié plusieurs équipiers pour célébrer son 30e anniversaire. Fragilisé, "CR7" doit se racheter aux yeux du stade Santiago-Bernabeu face au Deportivo La Corogne samedi (17h00 GMT), à cinq jours d'un rendez-vous capital mercredi en huitième aller de Ligue des champions contre Schalke 04. Depuis l'obtention de son troisième Ballon d'Or en janvier, le Portugais avance au ralenti et la presse espagnole évoque un malaise à la fois mental et physique, au point que l'entraîneur Carlo Ancelotti a dû démentir que Ronaldo puisse être à nouveau embarrassé par des gênes à un genou. Pour "CR7", sortir de cette mauvaise passe implique de retrouver son épatant rendement de l'automne, alors qu'il n'a inscrit que 4 buts en 7 matches en 2015. Autre souci pour Ancelotti: son équipe est fortement diminuée par les blessures, ce qui l'empêchera de remanier en profondeur. Mais l'entraîneur a dit vendredi attendre une réaction de ses joueurs après une "semaine de frustration". L'Italien a annoncé au passage qu'il comptait maintenir sa confiance au gardien Iker Casillas, fébrile contre l'Atletico, et que la recrue brésilienne Lucas Silva pourrait jouer ses premières minutes samedi. Le Barça veut changer la donne Revenu à une petite longueur du Real, le FC Barcelone rêve d'une passation de pouvoir et compte bien partir ce week-end à l'assaut la première place, occupée par le club madrilène depuis début novembre. La dynamique récente plaide en faveur des Catalans: le Barça vient d'enchaîner 10 victoires consécutives toutes compétitions confondues, une première pour le club depuis la saison 2008-2009. Au passage, l'équipe de Luis Enrique a inscrit 37 buts, n'en a concédé que huit et, surtout, a développé une qualité de jeu prometteuse. "Nous sommes sur une bonne trajectoire depuis le début de la saison. Peut-être que maintenant nous sommes plus affûtés", a expliqué l'entraîneur mercredi soir, tout en mettant ses joueurs en garde: "Trop de confiance tue." L'une des raisons du sursaut barcelonais, un mois seulement après la crise interne née d'une défaite contre la Real Sociedad (1-0), réside sans doute dans l'efficacité croissante du trio d'attaque "MSN" (Messi-Suarez-Neymar). Les trois joueurs affichent une forme époustouflante, en particulier Messi, auteur de 11 buts en dix matches en 2015. Le quadruple Ballon d'Or, décalé sur l'aile droite ou reculé en meneur de jeu, est décisif, altruiste, infatigable et ses courses défensives témoignent d'un appétit retrouvé. En outre, Messi fêtera son 300e match en Liga dimanche (16h00 GMT) au Camp Nou contre Levante, qui aura fort à faire pour stopper le petit Argentin. L'Atletico a des atouts à faire valoir L'Atletico Madrid (3e, 50 pts), galvanisé par son succès de prestige face au Real, aborde avec confiance son déplacement sur la pelouse du Celta Vigo dimanche soir (20h00 GMT) malgré plusieurs absences importantes dans l'entrejeu. Les "Colchoneros" devront composer sans Arda Turan ni Raul Garcia (suspendus) et sans Koke, victime d'une blessure musculaire à une cuisse qui pourrait l'éloigner des terrains pendant un mois selon la presse. Mais avec Antoine Griezmann (12 buts en Liga) et Mario Mandzukic (11 buts), l'Atletico dispose d'atouts offensifs de premier choix, qui pourraient même être épaulés par Fernando Torres si ce dernier aligné est en troisième attaquant à Vigo.