«Il est dorénavant interdit aux médecins du secteur public d'exercer dans le secteur privé», a déclaré le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, à partir de Hassi Messaoud où il s'est rendu hier pour une visite de travail et d'inspection. «Il y a un choix à faire. Nos médecins doivent trancher entre être dans le public une fois pour toutes ou exercer dans le privé. La réglementation est claire à ce propos et cette réglementation doit être respectée», dira encore le ministre. Pour Abdelmalek Boudiaf, lorsqu'un médecin est à la fois dans le public et le privé, cela ne peut que se répercuter négativement sur la qualité de la prise en charge des patients. Le ministre est même allé jusqu'à insérer le mot «cobaye» dans ses propos pour mieux dénoncer la façon de purement mercantile que certains professionnels du corps médical nourrissent à l'endroit des malades qu'ils reçoivent pour traitement. «Il ne faut pas faire du malade algérien un cobaye», a en effet averti le ministre. Abdelmalek Boudiaf, qui a affirmé par ailleurs qu'en sa qualité de ministre de la Santé, il encourage le secteur privé algérien. «Nous croyons aux compétences de nos médecins privés et nous encourageons leurs investissements dans ce secteur» a, en effet, déclaré le ministre, cité par la Radio algérienne. Il a toutefois insisté sur le respect de la législation en vigueur par les médecins privés. Rappelons que le ministère de la Santé devait procéder au mois de juillet 2014 à des contrôles inopinés dans différents cabinets de médecins privés pour s'assurer de la régularité de leurs prestations. Des commissions de contrôle à travers tout le pays Des sources fiables citant de hauts responsables du ministère de la Santé avaient en effet évoqué la création de commissions de contrôle qui seront mobilisées à travers l'ensemble du territoire national. Beaucoup de citoyens dénoncent une tarification exagérée pratiquée par les médecins privés et dépassant de loin le seuil de 1000 DA fixé comme prix d'une consultation auprès d'un médecin privé. En dépit de ce prix plafonné, nombreux sont les Algériens qui répètent sans cesse que certains médecins privés font du commerce en recourant à une tarification qui défie toute logique et souvent pour un service qui reste discutable. Il s'agit là d'un constat qui est par ailleurs intimement lié à l'anarchie qui gangrène le secteur de la santé en proie à plusieurs pratiques déloyales. L'une d'elles n'est autre que l'orientation abusive du malade du secteur public vers le privé sous prétexte que le premier manque en équipements ou en compétences pour répondre aux soins demandés. L'Etat algérien a bel et bien consenti, ces derniers temps, des investissements lourds en matière de réalisation de nouvelles infrastructures de santé et même en ce qui concerne l'acquisition d'équipements ultramodernes. Il reste que le citoyen ne tire pas un grand profit de ces nouvelles réalisations compte tenu de la mauvaise gestion des différents établissements de santé qui nécessitent un perfectionnement à plusieurs niveaux.