Le Tassili est reconnu comme le plus grand musée à ciel ouvert. L'Algérie, qui regorge de sites et de monuments classés et à classer, est en fait un immense musée à ciel ouvert mais un grand travail est à faire pour réaliser ce rêve. La nature et les civilisations passées par notre territoire à travers les siècles ont fait de l'Algérie l'un des pays les plus riches en matière d'archéologie, de sites naturels, de grottes, de lacs et de maisons classées ou à classer. En effet, toutes les régions et toutes les villes de notre pays regorgent de sites, de parcs, de monuments ou de maisons à restaurer et à mettre en valeur. Si le parc naturel d'El Kala a été classé par l'Unesco, les parcs de Belezma, Chrea, Theniet El Had, Taza, Gouraya, Tlemcen, du Djurdjura et de l'Ahaggar, sans oublier le Tassili qui est le plus vaste musée touristique du monde, on peut affirmer que toute l'étendue du territoire national est un patrimoine culturel à protéger. La richesse de nos parcs nationaux et nos sites est inestimable, mais l'insuffisance en matière de gestion et l'absence de l'environnement (hôtels, motels, restaurants, transport, etc.) risquent de laisser certains sites tomber en ruine ou dans l'oubli. Le côté communication devrait être sérieusement pris en considération pour que les Algériens et les étrangers sachent au moins où se trouvent les plus beaux sites et quels sont les moyens pour pouvoir les visiter. Le parc de Belezma Belezma, ce chaînon de montagne qui, comme une devanture, annonce l'immensité des massifs des Aurès, cache bien des richesses. Avec ses cèdres, dont certains dépassent les 300 ans, Belezma est à la fois une immense cédraie et un parc paradisiaque de 7600 hectares de forêts, de vallées et de sites archéologiques. Mis à part les cèdres, ce parc est très riche par sa flore et sa faune. On y compte près de 500 espèces végétales dont une soixantaine de plantes médicinales, une vingtaine d'espèces rares et une trentaine de différents champignons. Le patrimoine historique et archéologique de Belezma est d'une grande importance. Les visiteurs du parc de Belezma auront l'occasion de voir de près des cèdres dépassant les trente mètres et un chêne vert de 27 mètres, ce qui est exceptionnel. Il est à signaler que le parc de Belezma est l'un des plus riches puisqu'on y trouve aussi de merveilleuses grottes du côté du djebel Tichaou. Le Tassili et l'Ahaggar Les parcs du Tassili et de l'Ahaggar sont incontestablement les plus grands musées à ciel ouvert du monde. Le Tassili couvre à lui seul une superficie de plus de 80 000 kilomètres carrés alors que l'Ahaggar touche une surface de 380 000 hectares. Les touristes visitant cette région du Sahara découvriront des sites archéologiques datant de près d'un million d'années. Le parc du Tassili a été classé en 1982 par l'Unesco comme patrimoine mondial. Les nombreuses gravures rupestres font du Tassili le plus grand et le plus beau musée à ciel ouvert du monde. N'était le manque de moyens de transport (les prix excessifs) et le manque d'hôtels et de pensions, avec ses sites et ses oasis, le Tassili n'Ajjer serait le site touristique le plus visité au monde. La ville de Djanet qui est une oasis pourrait bien devenir la Venise du Sahara si on pensait à un véritable programme de sa mise en valeur. La nature a tout offert à cette oasis et au Tassili. Il ne manque que la prise en considération et le plan de mise en valeur. El Kala Le parc d'El Kala, à l'extrême est de l'Algérie, est également très vaste avec près de 80 000 hectares où les différentes espèces d'oiseaux, dont certaines ne se trouvent qu'en cette région du monde, ont toute la liberté et la pureté de l'air pour composer les plus belles musiques et les fredonner à longueur d'année. Classé réserve de biosphère par l'Unesco en 1990, le parc national d'El Kala profite donc d'une protection. Mise à part l'ancienne, ville qui un est très beau site touristique, la région d'El Kala est connue pour ses lacs dont celui des oiseaux. Ces lacs sont aussi appelés à une meilleure considération. Des chalets ou des zones de camping pourraient être créés et on pourrait penser à la création de clubs de sport, notamment la voile. Djurdjura Les monts du Djurdjura cachent aussi de très beaux sites. Ces chaînes de montagnes qui portent un manteau blanc en hiver offrent aussi l'air pur tant recherché. Les grandes forêts donnent le droit de vivre en liberté à différentes espèces d'animaux, notamment le singe Magot, l'hyène rayée. Les feuillages des milliers d'arbres constituent quant à eux des nids de perdrix, de faucons et de rossignols. Grâce aux complexes touristiques de Tala Guilef et de Tikjda, le Djurdjura est l'un des sites qui attire le plus de touristes notamment les nationaux. On peut y pratiquer le ski en hiver et le jogging et la marche en été. Chréa Le parc forestier de Chréa est aussi l'un des plus visités à cause de certaines infrastructures et de sa proximité de la capitale. La mise en marche du téléphérique récemment va multiplier le nombre de visiteurs qui y viennent en groupes en famille. A Chréa, on peut pratiquer le ski en hiver comme on peut visiter le musée de l'écosystème. Il faut noter que le parc de Chréa ne s'arrête pas au sommet des monts surplombant la ville de Blida mais s'étale sur 26 000 hectares allant au-delà de Médéa. D'ailleurs, en allant vers l'ancien Titteri, on trouve forcément des singes Magot au bord de la route des gorges de la Chiffa. La piscine de Sidi M'çid Que de gens ont visité tant de fois Constantine, sa casbah et son Rhumel en omettant de descendre la petite vallée de Sidi M'çid pour découvrir l'une, si ce n'est la plus belle piscine du monde. Créé en 1872 et réaménagé en 1923, ce site, qui compte trois piscines dont un moderne, est situé au bas du mont de Sidi M'çid. L'eau qui descend à travers les roches y est chaude toute l'année. La piscine olympique avec la tribune a été construite en 1925 pour accueillir le championnat de France. Depuis cette date, des dizaines de records ont été battus dans les couloirs de cette piscine et des centaines de grands nageurs y ont été formés. La piscine est dotée de toutes les infrastructures notamment les douches à l'eau chaude naturelle et les vestiaires ainsi que des salles de sport. Le site est aussi entouré d'un beau jardin. En face de la piscine, un petit hôtel restaurant, Le Palmarium, avait été construit du temps de la France. Des projets de restauration et de mise en valeur ont été programmés par les autorités de Constantine mais à ce jour, la piscine de Sidi M'çid reste inconnue du grand public. La grotte d'Ibn Khaldoun Si la corniche djidjelie nous invite à découvrir certains sites naturels paradisiaques, en traversant ce long tronçon, on ne devrait pas oublier les grottes merveilleuses. L'accès à ces grottes pour la première fois nous permet la découverte de stalagmites semblant se lever pour aller à la rencontre des stalactites qui descendent du haut de ces grottes. Dans les parcs de Taza, Belezma et ailleurs, on peut visiter des grottes mais la plus célèbre est celle d'Ibn Khaldoun. En effet, ce grand philosophe avait choisi une grotte du côté de Frenda, près de Tiaret, pour écrire une grande partie de La mouqadima, son plus riche et plus célèbre ouvrage. Classée monument national, cette grotte plonge forcément le visiteur dans l'univers du grand homme qu'était Ibn Khaldoun et de l'environnement qui régnait en son temps.