Alors que nous sommes encore loin du 8 avril 2015, jour où le Comité exécutif de la Confédération africaine de football désignera le pays qui organisera la CAN 2017, les rumeurs sur ce scrutin alimentent les pages sportives des quotidiens nationaux. Il est vrai que la semaine dernière s'est terminée par une sortie médiatique du président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, qui ne pouvait vraiment pas passer inaperçue car il s'agit, tout de même, du responsable de la première instance sportive du pays. Pour lui «il n'y a pas à attendre le vote de la CAF du 8 avril. La CAN 2017 est déjà attribuée au Gabon». Cette annonce a eu l'effet d'un séisme au sein de la famille sportive algérienne qui croit dur comme fer en l'attribution de la compétition en question à son pays. Malgré la mise au point du ministre des Sports, Mohamed Tahmi, qui a indiqué que «rien n'est joué pour cette attribution. L'Algérie est confiante car son dossier est solide. Il faut laisser la FAF s'exprimer sur les affaires du football». le président du COA est resté ferme dans ses propos selon lesquels au sein de la CAF il y a une forte tendance en faveur du Gabon pour cette CAN 2017. Sa déclaration a eu un mauvais effet sur le président de la CAF, Issa Hayatou, lequel, présent en Algérie le week-end dernier pour assister à la finale de la supercoupe d'Afrique des clubs entre l'ES Sétif et le Ahly du Caire, n'a pas voulu serrer la main de Mustapha Berraf lors du dîner organisé en son honneur. Il paraît que le président de la CAF n'en veut pas uniquement à ce dernier. Pour lui la presse algérienne est allée trop loin dans ce débat et ses critiques envers la CAF sont injustifiées. Hayatou doit énormément à l'Algérie Nous voulons bien croire Issa Hayatou mais il gagnerait à revenir en arrière quand il a pris les rênes de la CAF. Cela se passait en 1988, au Maroc. Cette année-là il était loin d'être assuré de son succès et s'il y a un pays qui a contribué à le placer où il se trouve en ce moment c'est bien l'Algérie. Au Maroc, la délégation algérienne, emmenée par un représentant du MJS, Hamid Oussedik, et par le président de la FAF, Belaid Lacarne, avait réussi son lobbying jusqu'à obtenir la majorité des voix en faveur de Issa Hayatou. Celui-ci l'a reconnu par la suite quand il s'est exprimé sur la question. Il y a quelques jours de cela, des informations, parues dans la presse, ont fait état d'un différend entre Issa Hayatou et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, lui-même membre du Comité exécutif de la CAF. Ce dernier aurait été poussé à retirer sa candidature pour un nouveau mandat au sein du Comité exécutif de la Fifa s'il voulait que l'Algérie ait ses chances pour organiser la CAN 2017. Raouraoua n'a pas confirmé le différend mais a reconnu qu'il avait retiré sa candidature pour un nouveau mandat au sein du Comité exécutif de la Fifa. Le problème est que les Algériens ont subi une véritable douche écossaise quand la CAF a désigné la Côte d'Ivoire et le Cameroun pour abriter les CAN 2019 et 2021. Notre pays avait également un dossier solide pour l'une de ces deux épreuves mais il a été recalé. Il s'est tourné vers la CAN 2017 une fois ce vote achevé. Un vote d'autant plus déconcertant que la CAF a même désigné le pays qui va accueillir la CAN 2023, à savoir la Guinée. Il faut savoir que ce pays a tenté sa chance pour celle de 2019 ou de 2021 sans grande conviction car il accuse un énorme retard en matière d'équipements tant sportifs que routiers, hôteliers ou aéroportuaires. Alors que tout le monde croyait que la CAF en avait fini avec l'attribution des prochaines CAN, il est resté ébahi quand les pontes de la CAF ont annoncé que celle de 2023 sera organisée par la Guinée alors que dans l'ordre du jour de la réunion il n'était pas du tout question de cette compétition. Pour tout dire, même les Guinéens ont été surpris par cette décision car pour eux les jeux étaient faits. Des zones favorisées Ce sont de tels éléments qui sèment le doute sur la sincérité de la CAF. En 2012, la CAN a eu lieu au Gabon et en Guinée équatoriale. En 2013, c'est l'Afrique du sud qui l'a accueillie. Elle s'est ensuite déplacée en Guinée équatoriale en 2015 avant d'aller en Côté d'Ivoire en 2019, au Cameroun en 2021 enfin en Guinée en 2023. Jetez un coup d'œil sur la carte de l'Afrique. En dehors de l'Afrique du sud, il s'agit de pays qui appartiennent tous à la même zone géographique du continent. Et parmi les candidats à la CAN 2017 il y a le Gabon et le Ghana qui, eux aussi, en font partie. En somme la CAF veut confiner la CAN dans un seul secteur de l'Afrique, laissant de côté le Maghreb et tout l'est de l'Afrique sachant que le dernier pays de cette partie du continent à avoir accueilli la CAN, est l'Ethiopie en 1976. Comme quoi cette CAF est à prendre avec des pincettes.