Le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali ont signé, hier à Alger, un accord de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale, présidée par l'Algérie, en tant que chef de file. Pour la diplomatie algérienne, cet accord est l'aboutissement de laborieux efforts. Mais la solution de la crise malienne n'en est qu'à ses débuts. Fruit d'une négociation longue et intense, le document paraphé a été négocié à travers cinq rounds de dialogue entamés depuis juillet 2014 à Alger. Il comporte un accord pour une paix globale et durable garantissant une solution définitive à la crise qui affecte le nord du Mali. L'accord qui sera également signé par les parties au dialogue lors d'une deuxième cérémonie à Bamako est «le fruit d'une analyse profonde de la situation au Mali, en général, et en particulier de la nature des crises que connaissent périodiquement les régions du nord du Mali», a-t-on indiqué. Le document prévoit notamment la promotion d'une véritable réconciliation nationale, la reconstruction de l'unité nationale du Mali sur des bases novatrices, qui respectent son intégrité territoriale et tiennent compte de sa diversité ethnique et culturelle, ainsi que de ses spécificités géographiques et socioéconomiques, selon le contenu de l'accord. Il souligne également la nécessité d'accélérer le développement économique, la nécessité de restaurer sans délai la sécurité. Le même texte appelle en outre à la promotion durable de la paix et la stabilité au Mali ainsi qu'à la traduction dans la réalité des règles de bonne gouvernance, de transparence dans la gestion, de respect des droits de l'homme, de la justice et de lutte contre l'impunité. Il reconnaît par ailleurs l'impératif de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Cet accord vient ainsi couronner le dialogue intermalien dont les parties sont également liées par les dispositions de l'accord préliminaire de Ouagadougou relatif aux mesures de confiance et quatre principaux documents. Il s'agit de la plateforme préliminaire et la Déclaration d'Alger, relative respectivement au «plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale» du Mali et à «la volonté d'œuvrer à la consolidation de la dynamique d'apaisement ainsi qu'à l'engagement dans le dialogue intermalien inclusif». Les deux documents avaient été suivis par l'adoption d'«une feuille de route pour les négociations dans le cadre du processus d'Alger» et un document relatif à «la cessation des hostilités». Cet acquis avait favorisé l'instauration d'un cadre de négociation empreint de «confiance nécessaire à un règlement définitif du conflit dans les régions nord du Mali ayant été sous l'emprise de velléités séparatistes, d'une part et de menace terroriste, d'autre part». La cérémonie de signature s'est déroulée en présence de représentants des gouvernements américain et français. Outre les représentants du gouvernement du Mali, six mouvements politico-militaires du nord ont pris part aux pourparlers de paix au Mali, à savoir, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). L'équipe de médiation dont l'Algérie est le chef de file comprenait la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest(Cedeao), l'Union africaine (UA), les Nations unies, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.