Les composantes civiles et militaires de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) étaient réunies mercredi à Kidal dans le nord du Mali pour se prononcer sur l'accord de paix d'Alger paraphé par le gouvernement malien et les groupes politico-militaires, ont rapporté les médias maliens. Les responsables se retrouvent en "petits comités" toute la journée, "en conclave avec la jeunesse, les femmes, les combattants..." pour des consultations, a indiqué le site maliweb citant des participants. L'objectif de la CMA est de "lire et d'expliquer le document d'Alger à tous les délégués de la jeunesse, des chefs de faction et de tribu, ainsi qu'à ceux des réfugiés", a-t-on précisé auprès des organisateurs. "On veut une paix qui tienne compte de notre spécificité et qui tienne compte du développement de notre territoire, on veut une paix qui, même si elle reconnait l'intégrité territoriale du Mali, reconnaisse au moins notre identité chez nous", a expliqué un représentant du camp de Djibo à Kidal, Sidi ag Baye. Les chefs politiques et militaires ont décidé de reporter à demain jeudi la grande réunion commune. Mardi, une réunion restreinte de concertation de la CMA a eu lieu à Kidal lors de laquelle ont été présentées trois principales conditions de la coordination pour parapher l'accord de paix et de réconciliation d'Alger. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et ses alliés de la CMA penchent pour le conditionnement de sa signature sur la "satisfaction" d'au moins trois revendications, dont "le statut politique qu'elle réclame pour l'ensemble des régions du nord", la "reconfiguration des forces de défense et de sécurité qui seront déployées dans ces régions" ainsi que "le partage des ressources", selon les médias. Le 1er mars dernier à Alger, les mouvements favorables à un statut particulier pour le nord du Mali ont souhaité se concerter avec leur base avant de parapher le projet d'accord de paix déjà paraphé par le gouvernement malien et les groupes politico-militaires du Nord Mali. Le porte-parole du MNLA, Mossa ag Ataher, présent à la réunion, a indiqué que "tout reste ouvert et c'est bien l'enjeu de cette concertation de Kidal: Il y a eu un énorme travail qui a été fait, il y a des éléments qui peuvent être importants pour aller vers la paix", même si a-t-il estimé, "il y'a des faiblesses à nos yeux et aux yeux de nos bases respectives". Il a souligné que d'"un côté, vous avez la médiation et la communauté internationale qui pensent qu'il est plus que jamais urgent de signer ce document, de l'autre il s'agit pour la coordination des mouvements de l'Azawad d'être à la hauteur aussi bien de l'attente de la communauté internationale que celle de nos bases respectives". Etaient présents à Kidal aujourd'hui : les responsables politiques et militaires des mouvements de la CMA, MNLA, HCUA, MAA et mouvements de sédentaires, des chefs de tribus et de fractions proches de la CMA de tout le nord du Mali, ou encore des représentants des réfugiés. Les réfugiés sont encore près de 80 000 dans les pays frontaliers au Mali, selon des chiffres officiels.