Selon Moussa Ag Assarid, représentant du Mouvement national de libération de l'Azawad auprès de l'Union européenne, la réponse initialement prévue pour le 10 mars, pourrait tarder, et ce, en raison de l'ampleur de la rencontre. Kidal va-t-elle rejoindre la République ? « Oui », répond Mara Moussa, ancien Premier ministre malien. « Pour permettre au Mali de se remettre durablement debout, la Coordination des mouvements de l'Azawad va annoncer incessamment son adhésion à l'accord de paix et de réconciliation d'Alger qui a été paraphé le 1er mars par le gouvernement et les groupes politico-militaires », écrit-il dans une contribution publiée, jeudi dernier, sur le site maliweb. Pourquoi cet optimisme ? « Cet accord, qui a proposé des solutions innovantes pour faire sortir le Mali des difficultés, traite des questions essentielles qui sont posées à nos gouvernants et à nous tous et auxquelles nous devons contribuer à répondre en nous engageant dans son application, chacun en la place qui est la sienne », explique-t-il. Et d'ajouter : « Il (l'accord) est jugé équilibré par de nombreux observateurs, car il n'a éludé aucun sujet et a proposé aux dossiers compliqués des solutions de compromis demandant des efforts à nous tous, Etat, groupes armés, société civile tout en nous engageant à faire preuve de compréhension, d'ouverture et de sens de responsabilité dans sa mise en œuvre. » L'ancien Premier ministre suggère aux deux parties, gouvernement et mouvements du Nord, de « traiter avec tact les différents sujets sensibles évoqués dans le document et de gérer au mieux les réformes qui mettront l'Etat au diapason de la diversité de la société, libéreront les énergies et rendront nos compatriotes enfin acteurs de leur existence ». Des diplomates sont aussi optimistes. Selon ces derniers, les dirigeants du MNLA, pour exemple, ont demandé un délai pour pouvoir surtout convaincre une base travaillée au corps par des « extrémistes ». Malgré les mouvements de protestation auxquels on assiste, le MNLA et les autres mouvements de la Coordination parapheront le texte dès qu'ils réussiront à convaincre leurs partisans de ce choix, affirment-ils. Des médias maliens font état de signes positifs à Kidal. Selon Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, représentant de la Coordination, les participants à la réunion « travaillent sérieusement pour que le pays dans sa globalité renoue avec la paix ». « Il faut garder l'espoir et être optimiste », dit-il , promettant une réponse « d'ici demain ou après-demain ». Selon certains observateurs, il n'est pas impossible que la Coordination conditionne sa signature par la satisfaction de ses trois exigences : un statut politique à l'ensemble des régions du Nord, un pourcentage spécial du budget national et une majorité d'autochtones dans l'effectif de l'armée nationale qui sera déployée au Nord.