Le gouvernement Rajoy a tenu à se démarquer de la participation de l'ex-président du gouvernement socialiste, José Luis Zapatero, au forum Crans Montana organisé par le Maroc à Dakhla du 11 au 14 mars. Le chef de la diplomatie a estimé que «c'est une initiative à laquelle doivent répondre ceux qui effectueront cette visite, ceux qui l'ont autorisée et ceux qui étaient au courant». Par cette dernière précision, il s'agit là d'une nette allusion au secrétaire général du Parti socialiste, Pedro Sanchez, qui, de l'avis du ministre des Affaires étrangères de Mariano Rajoy, n'était forcément au courant de cette visite qui n'engage pas le gouvernement du parti Populaire (PP au pouvoir). Réaction de l'Unité africaine García-Margallo a tenu à rappeler que le 1er février dernier, l'Union Africaine - dont la Rasd est membre et pas le Maroc - a publié une déclaration par laquelle elle avait demandé l'annulation de la tenue de ce forum dans cette ville du Sahara occidental, la qualifiant d'«illégale du point de vue du droit international» et de «contraire aux efforts de la communauté internationale en vue de régler le conflit» sur l'ancienne colonie espagnole qui oppose le Maroc au Front Polisario. Après quoi, le chef de la diplomatie a réitéré la position de l'Espagne sur son ancienne colonie en faveur d'«une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui prévoit la libre autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre des résolutions des Nations unies et des principes de la Charte de l'Onu». Des «sources proches» de M. Zapatero, ont tenté de dépolitiser cette visite en indiquant à la presse que, le 4 mars dernier, l'ancien président du gouvernement socialiste avait «informé le MAE» de sa visite à Dakhla, en assurant qu' «il ne s'agit pas d'un forum sur le Sahara occidental mais sur l'Afrique, le Maghreb, l'Europe, l'énergie, les femmes…» Dans son compte-rendu sur la déclaration de García-Margallo, El Pais croit savoir que l'ex-président du gouvernement socialiste se rend «à titre personnel» à Dakhla. Le Psoe (parti socialiste ouvrier espagnol) se serait aussi démarqué de l'initiative de son ex-secrétaire général. Tout en exprimant son «respect envers les visites que Zapatero estime opportun d'effectuer» à l'étranger, un porte-parole de la Commission des Affaires extérieures du parti socialiste au Congrès des députés, Alex Sáez, a déclaré que la position de son parti sur le Sahara occidental ne souffre d'«aucun changement». Séjour privé dans un palace marocain pour Zapatero Au terme de sa participation au forum de Crans Montana à Dakhla, le président Zapatero effectuera un séjour privé dans un grand hôtel au Maroc où il a l'habitude de se rendre en vacances, tout comme ses ex-ministres des AE, Miguel Angel Moratinos et Trinidad Jimenez. Pour rappel, c'est la seconde fois en six mois que M. Zapatero se rend au Maroc où il a été invité à un autre forum. La délégation du Front polisario a réagi, hier, par une déclaration de son représentant aux Canaries d' «énergique condamnation» de la visite de l'ex-président du gouvernement socialiste, José Luis Zapatero, au forum de Crans Montana à Dakhla. Il a rappelé que des Organisations internationales comme les Nations unies, l'Unesco et l'Union africaine ont refusé de répondre à l'invitation à participer à ce forum organisé par l'ONG suisse.