Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), par la voix de son porte-parole, Ali Bougaroura, traduit le mouvement protestataire des étudiants comme « l'ultime voie de recours et le dernier mode d'expression d'une jeunesse exposée à un champ politique fermé ». Cette dernière semaine, les étudiants de l'Institut des sciences politiques et de l'information, soutenus par les résidantes de la cité Hydra II, ont entrepris un mouvement de grève en réponse à l'arrestation de Merzouk Hamitouche. Ce dernier serait accusé par l'administration de la cité universitaire Taleb Abderahmane d'avoir saccagé les biens de l'Etat. Avec quelques réserves, Ali Bougaroura nuance ses propos en affirmant ne pas disposer de suffisamment d'éléments pour adopter une position franche. « Nous avons eu vent d'une grève pacifique à Alger, mais également à Tizi Ouzou, en soutien à un étudiant arrêté par la police, Merzouk Hamitouche, sans qu'aucun détail ne nous soit parvenu », indique le porte-parole. D'ailleurs, l'enseignant du CNES dénonce la violence, toutes origines confondues, admettant qu'il s'agit là des conséquences logiques de la politique du gouvernement qui refuse aux étudiants, mais également aux enseignants, le droit au dialogue. En termes d'action, il n'est pas prévu que le CNES rejoigne le mouvement engagé par les étudiants. « C'est déjà tellement difficile de rassembler les enseignants à une cause commune (...), mais le CNES affirme une position de principe. » Position de principe qui s'impose lorsque le combat est concentré sur la défense de la liberté d'expression. Une solidarité de principe qui pourrait évoluer dans les jours à venir suite à la réunion du bureau national prévue aujourd'hui.