La communication entre les êtres humains et l'importance du verbe constituent les thèmes principaux du recueil de poésie intitulé Les mots, les maux, de Abderrahmane Amalou, qui vient d'être édité aux éditions Nounou. Le recueil de poèmes écrits dans un style très libre, sans contraintes techniques, tel que le respect du nombre de vers ni de rime, décrit l'homme dans son environnement mais aussi le rapport de l'homme avec son environnement, particulièrement le rapport avec l'autre. C'est ainsi que dans son poème intitulé On se sent si seul, l'auteur évoque la solitude de l'être humain et les souffrances engendrées par l'état d'âme provoqué par cette solitude due à l'isolement et à l'hypocrisie dont sont empreintes les relations humaines. Abderrahmane Amalou, poète à la sensibilité à fleur de peau, comme en témoigne l'ensemble de ses textes, particulièrement ceux portant les titres Souffrir d'une tendresse et Habiter son silence, parle également de l'amitié et de l'amour déçu tout en laissant transparaître beaucoup d'espoir décliné dans ses vers «Mais il reste la force-clé, Celle de la tendresse vraie !» Empreints à la fois d'une grande force expressive et de beaucoup de lyrisme et de musicalité, les vers de Abderrahmane Amalou parlent aussi des souvenirs d'enfance que chaque être humain conserve au fin fond de son cœur et de son âme comme l'attestent les vers «Tu alignes tes souvenirs». «Abderrahmane ne prétend pas être un poète, c'est une personne qui aime les mots et surtout leur musicalité», écrit l'éditrice Nora Adjali, ajoutant «se noyer dans un monde où l'amour est roi et on se sent bien. Cela apparaît étrange pour autrui, comme si on vient de loin, d'un rêve dont le silence est maître : on vit, on pleure, on rit et surtout on souffre d'une tendresse incomprise». Abderrahmane Amalou, tout en étant étudiant avait composé et interprété quatre chansonnettes en tamazight. Certains de ses poèmes et musiques inédits écrits en français et traduits en langues arabe et amazighe ont inspiré bien des chanteurs qui les ont repris, à l'image de Sid Ali Naït Kaci, Sofiane Ketfi et Sadek El Maghrebi. Il contribua aussi à la bande musicale du film Genèse, de Hamma Meliani, et a en voie de parution un roman qui portera le titre Un mot qui fait de la voile.