Engagé dans sa poésie comme dans sa vie au quotidien, il tente de mettre en garde contre ce mal latent qui est le plus souvent engendré par l'indifférence de l'autre à nos maux. Les mots, les maux, est un nouveau recueil poétique du poète Amalou Abderrahmane. Il se compose de 42 pages. Dans cette nouvelle publication, l'auteur essaie de ponctuer de manière poétique, avec toute la douleur des événements que lui-même avait vivement ressentie. Le recueil est dédié à son père qui a toujours vu en lui le côté «artiste», à sa mère qui a souvent laissé parler son coeur, à sa famille qui le considère parfois entre le rêve et l'éveil, à l'éditeur qui a su encourager sa plume et au caricaturiste qui a su bien interpréter certaines de ses pensées, d'une certaine manière, pour mettre l'accent sur les différentes ségrégations, source de tous nos malheurs sociaux de ces temps dits modernes. Amalou Abderrahmane est né le 8 juillet 1954 à Kouba, il est originaire de d'Ighil Yazouzen d'Azzeffoun. Entre les années 1970-1980, tout en poursuivant ses études, il composa, interpréta et publia aux éditions DDA quatre chansonnettes berbères dont les paroles ont été écrites par Naït Kaci Sid Ali. Certains de ses poèmes et musiques en langues arabe et berbère ont été repris par des chanteurs algériens et autres tels que Kefti Sofiane, Sadek El Maghribi...En outre, il contribua à la bande musicale du film Genèse de Hamma Meliani. Actuellement, il adhère à diverses actions culturelles organisées par Nora Adjal (éditions Nounou). Engagé dans sa poésie comme dans sa vie au quotidien, Amalou Abderrahmane tente de mettre en garde contre ce mal latent qui est le plus souvent engendré par l'indifférence de l'autre à nos maux et surtout par «Injustice» dans toute sa diversité qui se permet, sans nul égard, sans nulle honte de se pavaner au su et au vu de tout le monde. Ce monde, qui, lui-même, devient complice blâmable et haïssable. Notre poète, comme tout poète qui se veut libre, a un style simple et propre à lui; un style où la fonction émotive du langage l'emporte sur tout: ce qui est le propre de la poéticité. Comme il se veut aussi très équitable: ni pour ceux-ci, ni pour ceux-là. Il se veut du côté du bon sens, du dialogue: avec ce qui sied, il montre bien sa position contre toute agression qui pourrait venir des uns ou des autres et moins de soi-même. Ce recueil n'est que des mots qui, tantôt nous incitent à nous plonger dans le temps et dans l'espace, tantôt nous donnent l'impression d'avoir mal partout. Parfois, ce sont des signes lyriques, initiales d'amour ou de lettres à double sens qui se présentent comme pour chercher une mélodie ou pour faire un voeu dans le mistral du Nord. Adonis a si bien dit: «La nature ne vieillit pas sauf dans une chose: les mots.» Et rien qu'avec la magie des mots, Shéhérazade, dans les Mille et une Nuits a eu des pouvoirs exceptionnels pour guérir l'âme troublée de Shahriar en lui racontant les malheurs d'autrui. Ce sont aussi, souvent les mots qui provoquent des blessures à vie, froissure de l'âme et de terribles maux. La poésie est libre par essence. Elle tente d'atténuer les maux et rendre le mal un peu plus beau. La poésie ne s'explique pas, elle se ressent, elle se rit, elle se partage, c'est une pause dans le temps. Amalou Abderrahmane, ne prétend pas être un poète, c'est une personne qui aime les mots et surtout leur musicalité. Sa poésie nous emmène dans un univers familier où tout le monde peut se reconnaître. Ses vers, ses mots et ses images sont complices de l'émotion et la mélodie, a préfacé Nora Adjal. Enfin, le poète Amalou Abderrahmane, clôt son recueil par une offrande à son lecteur sous forme d'une expression intitulée: «Souffrir d'une tendresse», afin de tenter d'expliquer l'impuissance des mots: oui, impuissance des mots lorsque l'on veut communiquer de manière sincère sa peine et sa douleur, ô combien grandes! concernant tel ou tel mal qui touche, qui terrasse, qui anéanti, qui tue, qui ronge notre prochain.