Les nombreux vestiges lithiques qui se dressent ici et là dans la région de Tébessa «attestent d'une présence humaine durant le paléolithique inférieur, il y a environ un million d'années», a affirmé dimanche un archéologue de l'association culturelle locale Minerve. S'exprimant au cours du colloque international sur l'archéologie, qui se tient depuis samedi à l'université Larbi Tébessi de Tébessa, il a notamment indiqué que l'homme du capsien a laissé de «nombreuses et immenses escargotières qui sont incluses actuellement dans le périmètre urbain de la ville de Tébessa notamment à Roffana, El Merdja et Zaouïa». Les fouilles effectuées depuis plusieurs décennies sur site ont également mis au jour des outils en pierre, des poteries décorées, des récipients et des bijoux en coquille d'œuf d'autruche que les anciennes populations de Tébessa utilisaient. A ceux-ci, s'ajoutent des squelettes humains teintés de rouge en position de fœtus qui ont aussi été découverts dans l'escargotière du château d'eau, près du tombeau de Sidi M'Hamed Cherif à l'est du quartier de Zaouïa, et qui renseignent sur les rites funéraires de ces lointains ancêtres. Le nombre élevé des escargotières ainsi que leur importance laissent penser que le site de Tébessa a été occupé «sans discontinuité» par une population assez nombreuse avec une organisation sociale et une activité économique certaines, a ajouté cet archéologue. Les nombreuses stations préhistoriques proches de Tébessa (El Hammamet, Mestiri, Tazbent, Bekkariaà) permettent de supposer que la localité fut utilisée à l'époque comme un «centre d'échange et de passage». Ces hommes préhistoriques et protohistoriques «connaissaient certainement l'agriculture et l'élevage, puisque les compartiments aménagés de la station de Tazbent sont considérés par les spécialistes comme résultants d un véritable système agricole irrigué cohérent», a-t-il encore souligné. Le climat, la faune et la flore étaient de type équatorial. L' homme qui connaissant, ici, le fer et le bronze, chassait l'éléphant, le rhinocéros, le lion et l'autruche. Les travaux du colloque international sur l'archéologie, auxquels prennent part environ 130 archéologues, chercheurs et universitaires nationaux et étrangers, se poursuivront jusqu'au 29 avril et devraient donner davantage d'éclairages sur les potentialités archéologiques et touristiques que recèle la région de Tébessa.