La communauté internationale a condamné d'une seule voix l'attentat perpétré jeudi contre l'université de Garissa dans l'est du Kenya ayant fait prés de 150 morts, et assuré les autorités de Nairobi de son soutien dans la lutte contre le terrorisme. Selon un dernier bilan officiel, l'attaque menée par les insurgés somaliens shebab contre l'université de Garissa, localité de l'Est kényan située à quelque 150 km de la frontière somalienne, a fait 147 morts et 79 blessés. Au lendemain de ce massacre, les autorités kenyanes ont affiché leur détermination à poursuivre leur lutte contre le terrorisme et l'extrémisme: "le gouvernement kényan ne se laissera pas intimider par les terroristes qui ont choisi de tuer des innocents pour humilier le gouvernement", a déclaré le ministre kényan de l'Intérieur Joseph Nkaissery. "Le gouvernement est déterminé à combattre les terroristes", a-t-il poursuivi se disant confiant dans la capacité de son pays à "gagner cette guerre contre nos ennemis". De son côté, le président de la Somalie, Hassan Sheikh Mohamud, a déploré la mort "d'étudiants innocents" dans cet attentat et appelé les deux pays voisins à "renforcer leur coopération sécuritaire" face à la menace terroriste. Soutien unanime aux autorités kenyanes L'attentat contre l'université kenyane a été condamné par l'Algérie: "Cet acte terroriste odieux qui a ciblé, cette fois-ci, l'un des temples du savoir du Kenya, ainsi que la jeunesse paisible de ce pays frère, intervient à un moment où les plaies et les souffrances de l'attaque du centre commercial de Westergate, de septembre 2013, n'ont pas encore été pansées", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MAE). Cette attaque "interpelle, une fois de plus, la communauté internationale sur la nécessité d'une action collective et résolue afin de faire face au fléau du terrorisme qui ne cesse de prendre de l'ampleur en Afrique", a-t-il souligné. "En ces douloureuses circonstances, l'Algérie qui a été confrontée aux affres du terrorisme, tient à exprimer sa profonde compassion ainsi que sa solidarité indéfectible avec le peuple et le gouvernement de la République sœur du Kenya et à les assurer de son plein soutien...", a ajouté porte-parole du MAE. De son côté, l'Union africaine (UA) a fermement condamné l'attentat "lâche" contre l'université de Garissa, par la voix de la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a exprimé "la solidarité de l'UA avec le peuple et le gouvernement du Kenya et le plein soutien à leurs efforts dans la lutte contre le fléau du terrorisme", indique un communiqué de l'organisation. Mme Dlamini-Zuma a souligné aussi la nécessité des efforts renouvelés et coordonnés africains pour "prévenir et combattre le terrorisme et l'extrémisme, dans le cadre des instruments continentaux et internationaux pertinents". L'attaque au Kenya a également suscité l'indignation de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD)."Nous sommes attristés par cet acte terroriste barbare et adressons nos plus sincères condoléances au gouvernement et au peuple du Kenya, en particulier aux parents et aux familles des victimes", a déclaré le secrétaire exécutif de l'IGAD, Mahboub Maalim. "L'IGAD continuera de travailler avec le Kenya et d'autres pays de la région pour lutter contre le terrorisme et d'autres menaces à la stabilité", a souligné dans un communiqué M. Maalim. En Europe, l'Union européenne (UE) a promis son "soutien" au Kenya dans la lutte contre le terrorisme, après l'attaque contre des étudiants de l'université de Garissa, a assuré dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Le Kenya peut compter sur la "solidarité de l'UE", et "nous allons travailler à renforcer notre soutien aux efforts du Kenya pour lutter contre le terrorisme", a ajouté Mme Mogherini. La France a, dans un communiqué de la présidence, affiché sa disposition à "coopérer" avec le Kenya "dans la lutte contre le terrorisme", après l'attaque de l'Université de Garissa."Le Président de la République exprime sa solidarité avec le peuple kényan, qui doit faire face au terrorisme le plus abject, celui qui s'attaque à la jeunesse, au savoir et à l'éducation", ajoute le texte. Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a fermement condamné "l'attaque terroriste" et souligné que les Nations unies se tenaient prêtes à aider le Kenya à "empêcher et contrer le terrorisme et l'extrémisme violent". La Maison Blanche a, elle aussi, condamné "dans les termes les plus forts" l'attaque "odieuse" perpétrée par les insurgés somaliens shebab à l'université kényane de Garissa. "Les Etats-Unis apportent leur aide au gouvernement kényan et continueront à collaborer avec lui ainsi que d'autres (gouvernements) dans la région pour faire échec au groupe terroriste shebab", ont écrit le Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine sur Twitter et le porte-parole du président Barack Obama, Josh Earnest, dans un communiqué. Au Canada, le ministre des Affaires étrangères, Rob Nicholson, a fait part de la vive consternation de son pays suite à l'attaque de Garissa et réaffirmé qu'Ottawa demeure "solidaire avec les Kényans en ces temps difficiles et continuera d'appuyer les efforts internationaux déployés afin de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes". Et au Vatican, le pape François a condamné la "brutalité insensée" de l'attaque menée par les shebab contre l'université kényane de Garissa. Il a appelé aussi "tous les responsables à redoubler leurs efforts (...) afin de mettre un terme à une telle violence".