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Kenya : Les Shebab promettent une ‘'guerre longue et atroce'' !
Publié dans Réflexion le 05 - 04 - 2015

Le Kenya plus que jamais sous la pression de la menace islamiste Shebab. Trois jours après le carnage commis par le groupe terroriste jeudi matin qui a coûté la vie à près de 150 personnes, les Shebab ont promis de mener une guerre « longue et atroce » dans le pays. Analyse :
L'attaque, qui a fait 148 morts, dont 142 étudiants, est la plus meurtrière sur le sol kényan depuis celle perpétrée par Al-Qaïda contre l'ambassade américaine en 1998 (213 morts). Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont pris d'assaut jeudi à l'aube le campus de l'université de Garissa située à environ 150 km de la frontière somalienne. L'institution universitaire comptait plus de 800 étudiants originaires de différentes régions. L'attaque s'est terminée dans la soirée par la mort des assaillants, lors des échanges nourris de tirs et des explosions. Au lendemain de l'assaut, les autorités kenyanes ont promis de combattre le terrorisme. » Le Kenya ne se laissera pas intimider par les terroristes » avait déclaré le ministre kényan de l'Intérieur Joseph Nkaissery. La réaction des Shebab est intervenue ce samedi, les islamistes Shebab ont menacé le Kenya de nouvelles attaques dans un communiqué dont voici un extrait : « Vous ne vous contentez pas de laissez votre gouvernement mener ses politiques répressives sans protester, vous confortez leurs politiques en les élisant »...Vous allez en payer le prix de votre sang...Aucun niveau de précaution ni aucune mesure de sécurité ne sera en mesure de préserver votre sécurité, de déjouer une nouvelle attaque ou d'empêcher de nouveaux bains de sang dans vos villes...Ce message leur promet une guerre « longue et atroce. Les rues des villes kényanes « ruisselleront de sang ». ont déclaré les miliciens islamistes somaliens dans un communiqué. Ces menaces devraient plomber un peu plus l'atmosphère et renforcer les tensions sécuritaires dans le pays. L'opinion publique kenyane risque de se retourner contre le pouvoir jugé impuissant face à la menace Shebab pourtant prévisible.
Une survivante raconte, "les tireurs à nos trousses"
Une survivante a été découverte, cachée dans une penderie de l'université kényane de Garissa, deux jours après l'attaque terroriste qui a fait 148 morts. Plus de 50 heures après l'attaque de l'université de Garissa, au Kenya, par des shebab somaliens, une survivante, Cynthia Cherotich, a été découverte samedi, cachée pendant tout ce temps dans une penderie du campus. "Elle a été emmenée à l'hôpital et est actuellement examinée par les médecins", expliquait samedi une responsable de la Croix-Rouge. Vers 11 heures samedi matin, les forces de sécurité qui passent la zone au peigne fin ont entendu un bruit suspect venant du placard. Les policiers ont dégainé leurs armes et lui ont demandé alors de sortir. La survivante a refusé et un professeur a alors dû la convaincre qu'elle était en sécurité. "Nous avons couru vers nos chambres, avec les tireurs à nos trousses". "Elle n'arrêtait pas de demander aux policiers de lui assurer qu'ils n'étaient pas des shebab avant de sortir", a expliqué un représentant des forces de l'ordre. La Croix-Rouge a également indiqué, sans autres détails, que quatre autres survivants avaient été découverts sur le campus, au lendemain de l'attaque qui a fait 148 victimes. "Quand nous avons entendu les coups de feu, nous avons couru vers nos chambres, avec les tireurs à nos trousses" raconte Cynthia devant les caméras. "Nous nous sommes cachés sous les lits, nous les avons entendus dans le couloir...Ils criaient que nous devrions sortir de notre cachette" poursuit la jeune fille. "Alors j'ai décidé de me cacher dans l'armoire, j'ai dissimulé mon corps sous les vêtements. Je les ai entendus rentrer dans la chambre, ils ont demandé à mes camarades de sortir de sous leur lit, ils leur ont demandés si elles connaissaient des textes musulmans. Si elles répondaient non elles étaient exécutées, si elles répondaient oui elles allaient de l'autre côté de la pièce".
Trois jours de deuil national
Le Kenya entame dimanche trois jours de deuil national à la mémoire des 148 victimes. Le pays, chrétien à 80%, célèbrera Pâques dans le chagrin: les messes données à travers le pays seront largement dédiées aux personnes tuées jeudi à l'aube sur le campus de l'université. Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé samedi soir trois jours de deuil "durant lesquels nos drapeaux seront mis en berne". "Mon gouvernement répondra le plus sévèrement possible à l'attaque et à toute autre attaque", a-t-il déclaré dans sa première intervention publique depuis cette attaque, la plus meurtrière au Kenya depuis celle contre l'ambassade américaine de Nairobi en 1998 (213 morts). "Malgré l'adversité, nous n'avons jamais plié - et nous ne plierons jamais", a-t-il affirmé. Les responsables "seront traduits en justice", a assuré M. Kenyatta, dont le gouvernement essuie depuis trois jours les critiques pour son incapacité à enrayer un cycle d'attaques des islamistes shebab sur le sol kényan ayant fait plus de 400 morts depuis mi-2013.
Obama se rendra au Kenya, la terre natale de son père en juillet
Avant l'attentat terroriste à l'université de Garissa, plusieurs mises en garde sécuritaires étrangères avaient été émises. La milice terroriste somalienne a certes été affaiblie par la perte de plusieurs chefs et a été combattue avec efficacité en Somalie mais elle reste active en raison de sa capacité de mutation selon les spécialistes. De plus le Kenya, qui partage une frontière longue de 700 km avec la Somalie voisine, est fortement exposé aux attaques des terroristes d'Al-Shabab, surtout depuis son engagement dans les opérations militaires contre les shebab sur le sol somalien. Le Kenya paye le prix de son implication dans la lutte anti-Shebab. L'attaque de jeudi à l'université de Garissa devrait amener les autorités à durcir leur engagement contre la menace terroriste. Celles-ci ont procédé à cinq nouvelles arrestations en lien avec l'attentat de Garissa. Elles sont d'ores et déjà assurées de l'appui des puissances occidentales déjà impliquées contre les Shebab en Somalie. Le président américain Barack Obama dont le père est kenyan est attendu en juillet prochain au Kenya. Il a appelé vendredi son homologue kényan Uhuru Kenyatta pour lui apporter son soutien face au « fléau du terrorisme ». « Je connais l'extraordinaire ténacité du peuple kényan », a indiqué M. Obama dans un communiqué. La Maison Blanche a réaffirmé sa volonté d'une coopération renforcée contre le terrorisme. Par ailleurs, la France a proposé son aide le jour de l'attaque. Reste que sur le plan continental, le Kenya et la Somalie ont intérêt à coopérer plus efficacement pour déjouer la menace Shebab selon les spécialistes.
Qui est Mohamed Kuno, désigné comme le cerveau de l'attaque ?
Après l'attaque meurtrière qui a frappé l'université de Garissa, jeudi 2 avril, le ministre de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, a désigné Mohamed Kuno, un ancien professeur de la ville, comme commanditaire de la prise d'otage. Pour le Kenya, cet attentat soulève à nouveau la question de la sécurité de son territoire face à la menace terroriste. Parmi les solutions, les autorités envisagent la construction d'un mur sur sa frontière avec la Somalie. Nairobi a offert une récompense de 20 millions de schillings (environ 200 000 euros) pour l'arrestation de celui qui a été désigné dès jeudi après-midi comme le cerveau de l'attaque de l'université de Garissa. Mohamed Kuno ou Mohamed Mohamud selon certains médias, est aussi désigné par plusieurs surnoms, des noms de guerre donnés au sein du groupe islamiste, dont Dulyadin et Gamadhere, repris largement par la presse kényane depuis vendredi. Dulyadin signifie « ambidextre » en langue somali. Il est d'ethnie somali mais de nationalité kényane, comme de nombreux habitants de la région de Garissa, proche de la frontière somalienne. Cet homme est en fuite depuis décembre 2014. Il avait déjà été identifié comme commandant shebab lors d'une attaque dans la ville de Mandera l'an dernier, dans la même région. On sait qu'il a été enseignant dans une madrassa de Garissa, un lycée d'enseignement islamique, jusqu'en 2007 et qu'il avait rejoint les islamistes des tribunaux islamiques, probablement en 2007-2008. Les tribunaux islamiques étant l'organisation politique somalienne dont sont issus les shebabs. Il aurait réussi à fuir en Somalie, selon les autorités kényanes.
Un « mur de sécurité »
Cet attentat est le dernier d'une longue série, commencée en 1998 avec l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis à Nairobi. Afin de lutter contre la menace terroriste que représentent les shebabs, les autorités envisagent notamment la création d'un « mur de sécurité ». Un mur qui se dresserait le long des 700 kilomètres de la poreuse frontière qui sépare le Kenya et la Somalie. L'idée n'est pas nouvelle, mais la semaine dernière, le gouvernement kényan a annoncé que les travaux allaient démarrer sans donner beaucoup de précisions sur l'aspect exact de ce futur mur. En attendant, beaucoup restent dubitatifs sur l'efficacité d'une telle mesure. C'est le cas notamment de Benoît Hazard, chargé de recherche au CNRS et spécialiste du Kenya : « Je me demande d'où cette idée vient. Cela vient peut-être du fait que le Kenya collabore avec les services de sécurité israéliens. Cela étant, cette solution me paraît d'ores et déjà caduque. Dans la mesure où dans tout l'est, le nord-est du Kenya, on sait qu'il y a des incursions de shebabs, voire de Kényans qui ont rallié les mouvements shebabs comme c'est le cas de ce Mohamed Kuno qui fait l'objet d'un avis de recherche et qui est un habitant de Garissa. » Pour le chercheur, le cœur du problème se situe avant tout dans le changement de stratégie des terroristes. « Les shebabs somaliens sont faibles sur le territoire somali. Ils ont tenté une logique d'exportation de la guerre sur le territoire kényan, qui passe par l'installation de cellules dormantes sur le territoire kényan. On ne peut plus ignorer qu'il y a une présence de militants affiliés à al-Shebab ou de succursales kényanes liées à al-Shebab sur le territoire kényan, affirme Benoît Hazard. Il y a un changement de tactique à l'échelle globale et c'est peut-être là le nœud de l'affaire kényane. Il faut peut-être que le Kenya considère qu'il n'est plus uniquement dans une guerre avec la Somalie mais dans une guerre des logiques, des stratégies, des tactiques du terrorisme international qui impacte aussi son territoire. »


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