Les regards du peuple libyen harassé par des années de guerre, sont braqués sur l'Algérie où se déroulait le dialogue interlibyen, dont les travaux ont été clôturés hier à Alger. Ce deuxième round du dialogue et qui réunit, pour la première fois, de nombreux responsables libyens autour de la même table, est un «rand succès» et «donne de l'espoir pour parvenir à un accord politique à la crise en Libye», a relevé le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unismil), Bernardino Léon, qui note que trois «grandes questions» ont été examinées lors de cette réunion de deux jours. «La qualité des échanges était importante et le résultat de la réunion est un grand succès et donne de l'espoir pour les autres groupes de travail créés dans l'objectif de parvenir à un accord politique pour la Libye», a-t-il déclaré lors d'un point de presse conjoint avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. L'Algérie souhaite voir les parties libyennes signer un accord «le plus tôt possible», a déclaré Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines. «Nous souhaitons que les parties libyennes signent le plus tôt possible à Tripoli un accord accepté de tous afin de pouvoir ouvrir une nouvelle page en Libye», a-t-il indiqué. «Viendra le jour où s'unifieront tous ces processus si les efforts progressent sur la voie d'une sortie de crise en Libye», a-t-il poursuivi avant de rappeler que le rôle des pays voisins de la Libye dans le règlement de la crise était «important car ces pays travaillent en coordination sur la base d'un mécanisme et se réuniront prochainement à N'jamena (Tchad)». Abdelkader Messahel a affirmé que l'Algérie «œuvre à trouver une solution politique à la crise en Libye en coordination avec l'Egypte outre la coordination algéro-egypto-italienne». Il existe «une unanimité internationale quant au règlement politique de la crise libyenne et par le dialogue», a-t-il tenu à dire soulignant que l'Algérie, en tant que pays voisin de la Libye, observateur et membre de la communauté internationale, «reconnaît qu'il y a une dynamique positive et une volonté forte chez les frères libyens de réussir». Il a relevé que «si les Libyens venaient à réussir, l'histoire retiendra cela car leur mission consiste à sauver la Libye et l'échec n'est point toléré». le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye a indiqué que ce second round du dialogue interlibyen a vu la participation, pour «la première fois», depuis que les différents processus du dialogue ont été lancés sous l'égide des Nations unies, de représentants «très importants» des principaux groupes politiques en Libye qui ont discuté, deux jours durant, autour de l'élaboration d'un projet d'accord de paix pour leur pays. Les travaux de la deuxième réunion du dialogue interlibyen ont permis, en outre, d'écouter les différents commentaires et propositions exprimés sur le contenu du projet d'accord de paix proposé. Pour M. Bernardino Léon, la réunion d'Alger a constitué une «opportunité» pour lancer un «message important» par les participants exprimant leurs préoccupations relatives notamment à la menace terroriste et la présence sur le sol libyen d'organisations terroristes comme Daech, Al Qaïda et d'autres. «La guerre qui continue en Libye menace de déstabiliser le pays et toute la région», a-t-il mis en garde. Le chef de l'Unismil a, toutefois, souligné que les parties libyennes attachaient une «importance particulière» à la conclusion d'un accord politique concret permettant le retour de la paix et de la stabilité en Libye, appelant à l'accélération de la composition d'un gouvernement libyen d'unité nationale et à booster les négociations vers un accord politique le «plus tôt possible». Les travaux du deuxième round du dialogue engagé entre des dirigeants de partis et des militants politiques libyens se sont poursuivis hier à Alger à huis clos sous l'égide de l'Unismil) pour aboutir à un règlement politique à la crise dans ce pays. Formation d'un gouvernement Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé hier à Alger que les parties libyennes étaient unanimes quant à la nécessité de former «un gouvernement d'union nationale» qui permette à la Libye d'amorcer une ère nouvelle. «Il existe un consensus autour de l'impérative formation d'un gouvernement d'union nationale et de la nécessité de récupérer les milices qu'il convient de réintégrer dans la vie politique et militaire», a déclaré M. Messahel à la presse au terme de ces travaux, ajoutant qu'une telle démarche «permettra à la Libye sœur d'amorcer une ère nouvelle». «L'objectif de la réunion d'Alger est de parvenir à la formation de ce gouvernement qui représentera l'Etat et dont les prérogatives font actuellement l'objet de débat», a-t-il ajouté. Abdelkader Messahel a, en outre, estimé que la formation d'un gouvernement d'union nationale permettrait de lutter efficacement contre le terrorisme, rappelant l'existence d'«un consensus international autour du règlement politique de la crise libyenne». «Le règlement de la question libyenne se fait sur la voie politique pour parvenir à une solution pacifique à travers un dialogue regroupant toutes les parties libyennes», a conclu le ministre, exprimant, de cette manière, le refus de l'Algérie d'une ingérence militaire étrangère en Libye, qui ne pourrait que bénéficier aux organisations terroristes comme Daech et Al Qaïda. L'Algérie qui œuvre pour une solution politique à la crise en Libye opte pour la réunification des rangs libyens face à ces organisations terroristes et le retour de la paix et la stabilité dans ce pays.