La signature de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, prévue le 15 mai à Bamako, constitue une «nouvelle page» dans l'histoire de ce pays, a indiqué, hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Le document devait être paraphé le 15 avril dernier, mais le CMA avait annoncé peu de temps avant son refus de signer le texte en tant que tel, justifiant son refus par : «L'accord ne prend pas en charge les revendications des populations du Nord», a-t-on expliqué. Alors que la communauté internationale et le gouvernement malien ainsi que les parties politico-militaires, présents à Alger, se sont dit satisfait et avaient applaudi les efforts d'Alger dans son rôle de médiation, la CMA a fini par refuser de parapher le document. De ce fait, une nouvelle date pour la signature a été fixée par la médiation internationale au dialogue malien, conduite par l'Algérie. Dans un communiqué rendu public par le ministère des Affaires étrangères, «toutes les parties vont signer l'accord de paix et de réconciliation au Mali à l'occasion d'une cérémonie prévue le 15 mai à Bamako (Mali)». Ramtane Lamamra a déclaré à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au secrétaire général du ministère brésilien des Relations extérieures, Sergio França Danese, en visite en Algérie, que «c'est une nouvelle page de l'histoire de ce pays (Mali) qui va s'ouvrir et s'écrire à partir du 15 mai». «Cette signature se fera avec le soutien de la communauté internationale et la participation de tous les acteurs maliens afin que, dans les semaines qui suivent, une dynamique de transformation de la situation au Mali puisse être engagée par les Maliens eux-mêmes avec le soutien actif et engagé de l'ensemble de la communauté internationale», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. Affirmant que l'Algérie est «ravie d'y contribuer en tant que pays voisin et frère», Lamamra a expliqué que «dans les accords internationaux, on prévoit le paraphe qui indique que la négociation est terminée, alors que la signature marque le début de la mise en œuvre». La médiation veillera à la mise en œuvre de l'accord La médiation a, de son côté, affirmé que «cette étape (la signature de l'accord) ouvrira la voie à la mise en œuvre et à l'opérationnalisation des engagements pris». «La médiation veillera à ce que la mise en œuvre de l'accord soit effective et complète, selon des modalités et un calendrier d'application à convenir conformément aux dispositions de l'Accord». Les dispositions nécessaires seront prises pour permettre et faciliter à toute personne et entité désireuse de marquer leur contribution à la réalisation des objectifs de l'accord d'apporter leur soutien direct et formel à l'accord. En outre, la médiation qui se déclare «très encouragée» par les nombreuses marques de soutien exprimées, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Mali, en faveur de l'Accord, s'est félicitée à cet égard de ce que l'accord paraphé ait été accueilli «favorablement par la grande majorité des Maliens». Après avoir considéré que l'accord comporte «un dispositif robuste» de garanties internationales, de suivi et d'accompagnement, gage d'une application effective de l'ensemble des dispositions de l'accord, la médiation a affirmé que «le paraphe de l'accord par tous les membres de la médiation et d'autres partenaires du Mali, ainsi que le soutien unanime dont il bénéficie au plan international, constituent, en eux-mêmes, un engagement juridico-politique de la communauté internationale en faveur d'une mise en œuvre intégrale des engagements convenus. Soulignant que tous les acteurs, séparément et collectivement, «doivent prendre conscience de la responsabilité qui est la leur en la matière», la médiation a insisté qu'«il y va de la stabilité et de la prospérité non seulement du Mali et de la population malienne mais aussi de l'ensemble des Etats et des populations de la région sahélo-saharienne». A ce titre, la médiation a exhorté «fortement» les parties à continuer à respecter jusqu'à terme tous les engagements qu'elles ont pris à travers l'accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre, la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014 et la Déclaration des parties au processus d'Alger du 19 février 2015. Les parties maliennes avaient paraphé l'accord de paix et de réconciliation, le 1er mars dernier à Alger, après cinq rounds de négociations, rappelle-t-on. La médiation internationale au dialogue malien, conduite par l'Algérie, a invité toutes les parties à signer l'accord de paix et de réconciliation au Mali à l'occasion d'une cérémonie le 15 mai prochain à Bamako.