Auteur d'une saison convaincante avec le FC Porto, Yacine Brahimi se confie sur sa découverte de très haut niveau entre un parcours réussi en Ligue des champions et une CAN frustrante avec l'Algérie. Vous venez d'être retenu avec l'Algérie pour le match du 13 juin face aux Seychelles. Après le Mondial 2014, la CAN 2015 et une saison pleine avec Porto, vous êtes de nouveau sur le pont. Le calendrier est-il trop chargé ? Pour des joueurs de football, c'est 15 jours de vacances de moins, c'est beaucoup sur une saison où j'ai tout joué. Maintenant, c'est le lot des joueurs internationaux. Et c'est un devoir de jouer pour l'Algérie. Il faut repartir sur un nouveau cycle et absolument se qualifier pour la CAN 2017. Avant de jouer de grandes compétitions, il faut passer par ce genre d'étapes où les matches sont souvent des matches pièges.
Avec le FC Porto, sur les deux derniers mois, on vous a senti un peu moins en jambes que lors de la première partie de saison. Comment l'expliquez-vous ? Je ne cherche absolument pas d'excuses, mais la CAN, l'année où vous jouez déjà une Coupe de monde, ça pompe beaucoup d'énergie. Clairement, la CAN m'a fatigué. C'est une saison où j'ai déjà joué quasiment 45 matches. C'est la première fois que je joue tous les trois ou quatre jours. Cela étant, je suis très satisfait de ce que j'ai réalisé. J'ai découvert la C1, et surtout un autre niveau de jeu. Je pense que je peux faire encore plus.
Votre bilan est très positif. Vous êtes devenu un joueur beaucoup plus efficace que lors de votre passage à Grenade. Est-ce votre objectif principal ? En termes de statistiques, c'est mieux. Pour l'instant, 6 buts en Ligue des champions, 7 buts en Championnat, et 4 avec l'Algérie. J'ai aussi réussi pas mal de passes décisives. J'ai été plus performant devant les buts. C'est un aspect que je travaille plus. Et puis, il y a aussi la qualité de l'équipe. Le jeu qu'on produit permet de mieux s'exprimer. Porto, c'est un grand club. À tous les niveaux. C'est plus facile de progresser là-bas, même s'il reste des aspects à améliorer.
Votre nouvelle dimension a attisé les convoitises. On a parlé du PSG, de Manchester City... Oui, je sais bien. Mais c'est surtout les médias qui se sont emballés. Je suis un joueur du FC Porto. Je suis complètement concentré sur ma fin de saison. Nous avons trois matches à gagner pour espérer arracher le titre, même si cela va être compliqué. On doit compter sur un faux pas de Benfica. Oui, mais dans le football, on rêve toujours plus grand... Dans le football, c'est surtout comme dans la vie, il faut travailler, et on finit par avoir ce qu'on mérite ou pas. Tout ce buzz autour de vous a-t-il pu vous faire perdre de l'influx ? Il y a effectivement eu des sollicitations, mais j'ai fait attention à ce que ça reste minime et que ça n'influe pas sur mon job. Les récompenses individuelles comme le titre de meilleur joueur algérien ou le trophée du meilleur joueur maghrébin, c'est effectivement flatteur. Mais je ne veux pas que ça ne resurgisse que sur moi, car sans mes coéquipiers de Porto ou de la sélection algérienne, rien n'aurait été possible.
Arrivé en quart de finale de la C1, vous avez brillé dans cette compétition mais vous avez été aussi un observateur averti. Quel est votre pronostic pour la victoire finale ? (Rires)... J'ai surtout envie de la rejouer dès la saison prochaine. J'ai vu que la Juventus avait sorti un très gros match. Le retour à Madrid risque d'être compliqué. Pour le sacre final, je pense au Barça ou au Bayern. Le Barça est dans une très grande forme, le Bayern est une redoutable équipe mais ils ont perdu Robben...»