Jose Mourinho : «C'est la plus belle défaite de ma vie !» Sneijder : «C'est une saison extraordinaire» Eto'o : «Oublions tout cela et concentrons-nous sur la finale» Guardiola : «Même Eto'o et Milito ont joué en défense» Sèchement battu à l'aller (1-3), le Barça n'est pas parvenu à faire vaciller le bloc intériste, mercredi à domicile, lors de la demi-finale retour de C1 (1-0). Réduite à dix pendant près d'une heure, la bande à José Mourinho a montré qu'elle était intouchable. Malgré quelques frayeurs en fin de match, elle a mérité son ticket pour la finale face au Bayern Munich, le 22 mai prochain à Madrid. «The Special One». Plus les mois passent, plus il apparaît évident que José Mourinho n'a pas volé son surnom. Le coach de l'Inter Milan est à coup sûr le meilleur technicien du monde aujourd'hui. Il l'a encore prouvé mercredi au Camp Nou face au FC Barcelone où sa classe, son vice mais surtout son génie tactique ont fait la différence. Avant le coup d'envoi, les Blaugrana savaient pourtant à quoi s'attendre. En 389 matches dirigés sur le banc, Mourinho n'en avait perdu que 10 par deux buts d'écart ou plus. Le onzième n'est donc pas pour tout de suite. Malgré la défaite de ses hommes (0-1), l'Inter s'est qualifié pour sa première finale de C1 depuis... 1972. Pour le technicien portugais, c'est la deuxième en six ans après celle, gagnée avec porto, en 2004. Même si le football qu'il propose empeste plus la vodka pure que le champagne millésimé, Mourinho a mérité d'aller à Madrid le 22 mai. Barcelone trop timide «Special One» ou pas, l'Inter avait de toute façon 77 % de chances de se qualifier grâce à son excellent match aller et ses deux buts d'avance (3-1). Les Nerazzurri avaient également montré en huitièmes de finale qu'ils avaient l'envergure d'un champion d'Europe, en réussissant à museler Chelsea à Stamford Bridge (1-0). Leaders de la Liga, les Barcelonais, privés de Puyol (suspendu) et Iniesta (blessé), n'ont donc pas réussi à franchir l'obstacle italien, malgré quelques tentatives de Pedro (2e, 22e) et Bojan (81e), et une ouverture du score tardive de Piqué (84e). Les hommes de Guardiola n'ont globalement pas su profiter de leur supériorité numérique, suite à l'expulsion précoce de Thiago Motta (28e). Ils n'ont désormais plus que leurs yeux pour pleurer. Le fantôme Mess On attendait Messi. On ne l'a finalement guère vu. Hormis une action de grande classe à la 32e - qui a obligé Julio Cesar à réaliser l'exploit du match - l'international argentin n'a jamais réussi à prendre les choses en main. La lassitude gagnerait-elle le Ballon d'Or France Football 2009 ? A bien y regarder, il semblerait que la bête noire du prodige argentin se nomme... José Mourinho. En sept rencontres face à des équipes entraînées par le technicien portugais, «la Pulga» n'a jamais marqué. Arjen Robben et le Bayern sont prévenus.
Jose Mourinho : «C'est la plus belle défaite de ma vie !» «C'est le moment le plus beau de toute ma carrière. Le plus beau de tous. Pour les joueurs, les tifosi, pour moi, c'est le plus beau. Cela faisait 38 ans que l'Inter n'avait pas joué une finale. Cette équipe n'est pas une équipe de jeunes joueurs qui peuvent encore attendre 15 ans pour jouer une finale. Elle n'aura pas dix autres occasions d'en jouer une. C'est ça la plus grande satisfaction. Mais la saison n'est pas finie ici. Il ne nous reste plus que cinq matches à jouer (toutes compétitions confondues), plus que des finales. Aujourd'hui. Contre Barcelone, c'est difficile à onze, mais à dix, c'est un exploit historique. C'est la plus belle défaite de ma vie. Le match a été extraordinaire. Je demande encore un effort aux tifosi. Venez accueillir cette splendide équipe à l'aéroport de Milan, venez à Rome où nous devons jouer contre la Lazio, puis en finale de la Coupe d'Italie (mercredi). J'étais déjà très proche des tifosi de Chelsea, mais je le suis encore plus de ceux de l'Inter. J'aime l'Inter et ses supporters, mais pas le football italien. Je le respecte, mais je ne l'aime pas.» Sneijder : «C'est une saison extraordinaire» «C'est incroyable. Nous allons en finale, c'est un rêve pour tous les joueurs. Il faut profiter de ce moment avant de disputer la finale de la Coupe d'Italie (le 5 mai contre la Roma). Cette saison est vraiment extraordinaire, car nous sommes également encore en course en championnat.» Eto'o : «Oublions tout cela et concentrons-nous sur la finale» «C'est très difficile et interminable. Mais on savait qu'on allait souffrir dans ce merveilleux stade. Le plus important est la qualification pour la finale de la Champions League. Pour gagner un match de foot, il faut marquer des buts. On avait des possibilités. Dommage qu'on ait perdu très tôt un joueur (Motta, 28e). On oublie tout cela et on va se concentrer sur la finale.» Guardiola : «Même Eto'o et Milito ont joué en défense» «Nous avons tout tenté. Merci beaucoup à tout le monde. Et félicitations à l'Inter pour sa finale. Nous avons essayé de percer dans l'axe, de passer par les côtés... mais ils ont très bien défendu. Eto'o et Milito ont presque joué latéraux, ce qui faisait une ligne défensive de six. Ils se sont beaucoup repliés et ils dégageaient loin le ballon. Nous n'avons pas pu avoir cette continuité dans le jeu que nous voulions. J'ai dit aux joueurs qu'ils avaient fait un très bon parcours en Ligue des champions. Nous sommes arrivés en demi-finale avec des possibilités d'aller en finale. Maintenant, il faut réagir en Liga, il nous reste quatre matches pour finir la saison. Les joueurs qui ont joué et ont tout donné.» Joan Laporta : (pdt du FC Barcelone) : «Désormais, je veux la Liga» «C'était notre tour de subir le côté cruel du football. Il faudra retrouver le moral pour la Liga. Maintenant plus que jamais il faut soutenir cette équipe. Je m'attendais à ce que l'Inter soit si défensif. C'était très dur de passer ses deux lignes défensives. Ils nous ont beaucoup compliqué les choses.» Massimo Moratti : (pdt de l'Inter) : «Mourinho est un phénomène» «On a vu un grand Inter. Je félicite tout le monde, et notamment Mourinho qui a été un vrai phénomène. Les joueurs savaient exactement quoi faire, même en infériorité numérique. C'est la victoire de l'humilité et du sacrifice. Ils ont tous été excellents pour tenir le choc face au Barça, l'équipe championne d'Europe, et même du monde. La finale est méritée pour une équipe qui se met en quatre et qui a éliminé deux favoris comme Chelsea et le Barça. Et puis nous sommes encore en course sur trois tableaux (C1, Coupe d'Italie et championnat).»
Les Madrilènes fêtent l'Inter Il n'y a pas que les supporters de l'Inter Milan qui fêtent le passage de leur équipe en finale : il y a aussi ceux du Real Madrid ! Selon Marca, une centaine de fans se sont retrouvés mercredi soir près de la place de Cibeles, l'endroit où sont, d'ordinaire, célébrés les exploits du Real. Les supporters ont entonné des chants contre le FC Barcelone. Sneijder-Robben, la revanche des bannis L'été dernier, lorsque Florentino Perez lança l'ère des Galactiques 2-0, le patron du BTP espagnol annonça qu'avant d'accueillir les Ronaldo, Kaka et autres Benzema, il fallait faire de la place. Principales cibles : les Hollandais. Sur les six du groupe (Huntelaar, Van Nistelrooy, Robben, Sneijder, Van Der Vaart, Drenthe), seuls les deux derniers sont restés, faute d'offre alléchante. Celles-ci n'ont en revanche pas manqué pour Arjen Robben et Wesley Sneijder. Réticents à l'idée de quitter Bernabeu, les deux joueurs ont d'abord décidé de prouver leur valeur, disputant tous les matches du Real lors de la pré-saison. Mais, conscients qu'à un an du Mondial, leur temps de jeu serait limité, ils se sont finalement laissés tenter par un départ à l'étranger, fin août. Le Bayern pour Robben, l'Inter pour Sneijder. Bien leur en a pris, puisque les deux acolytes sous le maillot Oranje se retrouveront le mois prochain en finale de la Ligue des Champions... à Bernabeu. Ou quand le destin fait bien les choses... Van Gaal préfère l'Inter Louis van Gaal, le coach hollandais du Bayern Munich, pense que son équipe a plus de chances de gagner contre l'Inter Milan que contre le FC Barcelone. «Contre l'Inter, nos chances sont plus importantes que contre le Barça», avait indiqué van Gaal, une fois le Bayern qualifié pour la finale. «L'Inter ne joue pas aussi offensivement que Barcelone», avait-il souligné. Le match de mercredi soir entre les Intéristes et les Catalans a ainsi confirmé ses dires. Mourinho était le traducteur et le statisticien de… Van Gaal Il retrouvera «un ami» sur le banc d'en face, le 22 mai prochain à Santiago-Bernabeu. José Mourinho lui servait de traducteur et statisticien pendant son expérience barcelonaise enter 1997 et 2000. Ce dernier avait d'ailleurs qualifié le manager hollandais «d'extraordinaire technicien».