Après avoir tenu le choc au stade du 20-Août face au CR Belouizdad dans le choc de la 28e journée disputé à huis clos, l'ES Sétif a fait un gigantesque pas vers le titre. En gardant ses quatre points d'avance sur son adversaire du jour ainsi que sur le MOB et le MCO, auteurs également du nul respectivement face à l'USMA et l'ASMO, l'Entente de Sétif aura été le grand bénéficiaire de cette antépénultième journée du championnat de Ligue 1 Mobilis. Tout indique donc que le club de Aïn El Fouara sera sacré au terme de la saison. Comme les hommes de Kheireddine Madoui reçoivent, le week-end prochain, une équipe du CS Constantine complètement démobilisée depuis plusieurs semaines, ils pourront en cas de victoire fêter leur septième titre national en présence de leur public. Mais sans une bonne dose de chance à l'occasion de cette sortie à la capitale, l'ESS n'aurait sans doute pas entrevu la fin du championnat avec sérénité. Dominé littéralement par le CRB dans un match à sens unique, le team sétifien doit une fière chandelle à son gardien de but Sofiane Khedairia qui a réussi à tenir la baraque malgré les nombreuses occasions de but que se sont procurées les attaquants belcourtois tout au long de la partie. S'il est intervenu miraculeusement devant Derrag (14') et Bougueroua (75'), le néo international a pu être sauvé par sa barre transversale en première mi-temps sur un coup franc terrible exécuté par Bencherifa des 35 mètres (33'). Mais plus rodé que son adversaire notamment dans la gestion du match, le champion d'Afrique en titre a fait longtemps le dos rond pour finalement parvenir à ses fins «Le plus important pour nous était de ne pas perdre ce match. Certes, le CRB a dominé l'essentiel des débats. Il était plus proche de la victoire. Mais je pense que notre expérience dans la gestion de tels matches a fait aujourd'hui la différence. Nous avons réussi à maîtriser notre adversaire jusqu'au bout. Ça n'a pas été facile en raison de la fatigue mentale et physique de nos joueurs qui en sont à leur cinquantième match de la saison, ce qui est énorme pour une équipe à ce niveau. Notre objectif est donc atteint. A présent, nous ne sommes qu'à une victoire pour fêter notre titre», a analysé à la fin du match l'entraîneur des Noir et Blanc Kheireddine Madoui, vainqueur déjà de la Ligue des champions et la Supercoupe d'Afrique avec l'Entente. Le coup de pouce de Benbraham Pour être sortie indemne de la bataille du 20-Août, l'Entente de Sétif a sans doute tiré profit du huis clos imposé au CRB a cause d'un comportement irresponsable de la part d'un groupuscule d'ultras du club à l'occasion de la dernière sortie à domicile de la bande à Alain Michel face à l'ASMO. Le fait que les joueurs du Chabab aient été privés du soutien inconditionnel de leur public, ceci a épargné aux Sétifiens une terrible pression qui aurait sans doute pesé lourdement sur le cours de la partie. Il faut dire que sans le huis clos, ce CRB-ESS se serait déroulé dans un stade archicomble dévoué à la cause des Rouge et Blanc, et tous ceux qui étaient présents samedi dans le vieil antre des Annassers étaient unanimes à penser que le CRB était orphelin ce jour-là de ses supporters combien même ces derniers tentaient de donner de la voix depuis l'extérieur à partir des balcons ou des terrasses des immeubles jouxtant le stade. « Jouer ce match à huis clos a été préjudiciable pour nous. Je pense qu'avec la présence de nos supporters, la partie se serait déroulée autrement», a d'ailleurs relevé à la fin du match le défenseur central du CRB Tarek Cherfaoui. Mais l'impact du huis clos s'est ressenti le plus à la 26e minute quand l'arbitre Benbraham a fermé les yeux sur un penalty indiscutable suite au fauchage de Derrag à l'intérieur de la surface de réparation par Khedairia. «C'est incroyable, ce même arbitre avait sifflé un penalty contre nous pour une faute imaginaire dans les derniers instants lors du match aller à Sétif, mais là, il n'a pas eu le courage de siffler un penalty très limpide pour nous. C'est scandaleux», s'est plaint l'entraîneur Alain Michel qui avait la ferme conviction que tout aurait différent avec des tribunes pleines. Surtout dans un stade comme le 20-Août…