Environ 85 000 personnes ont fui ces deux dernières semaines la ville irakienne de Ramadi (Ouest), portant à 180 000 le nombre d'habitants ayant quitté depuis début avril cette ville tombée aux mains du groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech), a indiqué hier l'ONU. Il y a une semaine, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait estimé à environ 55 000 le nombre de personnes ayant quitté Ramadi depuis le 15 mai. Selon un porte-parole du HCR, William Spindler, «environ 85 000 personnes ont fui la dernière escalade de violences à Ramadi et ses environs depuis le 15 mai». «La grande majorité de cette dernière vague de déplacés (environ 85%) est restée dans la province d'Al Anbar», a-t-il ajouté. D'autres tentaient de se rendre dans différentes régions de l'Irak, notamment à Baghdad. Mais selon le HCR, tous n'y parviennent pas car les autorités exigent que les déplacés souhaitant venir dans la capitale irakienne prouvent qu'ils connaissent quelqu'un sur place. Le HCR demande donc aux autorités irakiennes de laisser les déplacés circuler librement. Beaucoup des déplacés manquent par ailleurs d'abris, alors que les températures sont déjà très chaudes (plus de 40 degrés Celsius) bien que l'été ne soit pas encore arrivé. Des dizaines de milliers de personnes avaient déjà fui la zone de Ramadi ces derniers mois lors de précédentes périodes de violences, notamment au moment d'une offensive de l'EI en avril. Les récents déplacements portent à 180 000 le nombre de personnes ayant fui Ramadi depuis début avril, selon le HCR. L'EI contrôle la majorité de la province d'Al Anbar où il s'est implanté depuis janvier 2014, cinq mois avant l'offensive fulgurante qui lui a permis de s'emparer d'autres vastes régions à l'est et au nord de Baghdad. Déterminées à reprendre Ramadi, les forces irakiennes ont lancé mardi une opération de libération de la province d'El Anbar des éléments de l'EI. Voitures piégées à Baghdad : 9 morts et des dizaines de blessés Par ailleurs, au moins neuf personnes ont été tuées dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'explosion de voitures piégées à Baghdad, selon un nouveau bilan établi par les autorités. Au total, neuf personnes ont trouvé la mort dans l'explosion de deux voitures près de deux hôtels à Baghdad. Des dizaines de personnes ont été également blessées dans ces attaques survenues juste avant minuit heure locale (21h GMT) sur les parkings des deux hôtels, retentissant dans tout le centre de la capitale. L'un des véhicules piégés a explosé devant l'Ishtar (ex-Sheraton), faisant voler en éclats les fenêtres de cet hôtel récemment rénové et très fréquenté le jeudi soir, veille de week-end. L'autre explosion a frappé le parking de l'hôtel Babylon, autre lieu chic et récemment rénové, qui surplombe le Tigre. La police a indiqué que les forces de sécurité y avaient neutralisé une autre voiture piégée sur le parking. Un premier bilan faisait état de 3 morts et de 12 blessés.