La ligue 1 professionnelle du football algérien vient de perdre trois clubs, relégués en Ligue 2. Il s'agit de l'USM Bel Abbès, de l'ASO Chlef et du MC El Eulma. Ces trois villes qui disposent de moyens infrastructurels seront absentes la saison prochaine de la plus élevée des compétitions de football dans notre pays. Bel Abbès, Chlef et El Eulma sont à rapprocher de villes comme Annaba, Batna, Mostaganem, Saïda, Mascara, également bien équipées en infrastructures sportives mais qui ne parviennent pas à se hisser au sommet du football algérien. Que dire de Tlemcen dont le club le plus marquant, le WAT, vient de descendre en championnat national amateur ? Une autre grande ville aurait pu faire partie de ce groupe, à savoir Blida mais son équipe représentative, l'USMB, vient tout juste de valider son accession en Ligue 1. On insistera sur Annaba, quatrième ville du pays, dont les moyens, même s'ils ne sont pas extraordinaires, sont largement supérieurs à ceux de nombreuses cités d'Algérie. Annaba qui se targuait de concourir au plus haut niveau, dans les championnats de football, de handball, de basketball et de volleyball, ne sait même plus ce que sont ces sports. Le nom de la grande métropole de l'est algérien a disparu du lexique des compétitions d'un niveau supérieur de ces disciplines. C'est à peine si elle dispose d'équipes qui luttent dans les divisions inférieures. La cause ? Certainement pas au manque de moyens. Du point de vue des infrastructures on a vu que cette ville a du répondant. Dans le domaine financier, il nous étonnerait fort que Annaba et tout son réseau de complexes industriels soit démunie. Le problème se situe où alors ? Très certainement dans l'absence de volonté des gens de ces cités à se serrer les coudes et à s'engager dans la construction de grandes équipes viables pas comme celle de l'USM Annaba d'il y a quelques années de cela où des milliards de centimes ont été engloutis pour un résultat plus que négatif. Nous ne visons pas Annaba uniquement mais toutes les villes qui ont disparu de la scène sportive. Le problème est presque partout le même. On croit monter une équipe compétitive en y mettant beaucoup d'argent mais sans avenir garanti. Mostaganem est passé par là, Tlemcen également tout comme Mascara. Aujourd'hui des villes jadis connues comme des bastions du handball, du basketball et du volleyball ne sont citées que pour des histoires de logement ou autres. Pendant ce temps, le sport algérien enregistre la montée en flèche d'une ville moyenne comme Tadjenent qui se permet de placer un club en Ligue 1 de football professionnel mais également un club en division excellence de handball. Tadjenent n'a rien d'un produit miraculeux. Il s'est simplement construit en croyant à un projet. Malheureusement, il ne dispose pas de moyens à même de lui permettre d'être pérenne dans le haut niveau du sport algérien. La crainte est de voir ce club rejoindre le lot de tous ceux qui ont brillé dans le firmament du sport algérien durant une courte période avant de sombrer dans l'anonymat. Avec Tadjenent citons Aïn Touta qui dispose d'une équipe de handball redoutable, mais aussi Ouzellaguen dont l'équipe féminine de handball réalise des prouesses, ou le CRB Baraki qui, lui aussi en handball, fait parler de lui. Et puis il y a ces grandes villes qui savent se placer et faire de l'omnisports un challenge à relever. On songe à des métropoles comme Sétif et Bordj Bou Arréridj où il n'y a pas que le football qui fait parler de lui. En plus des disciplines sportives individuelles, il y des équipes de handball, de volleyball et de basketball qui évoluent au plus haut niveau et qui remportent des titres. Comme quoi quand on veut, on peut, mais ce n'est pas vrai partout chez nous, particulièrement dans la majorité des grandes villes où on passe plus de temps à se chamailler qu'à se réunir autour d'un projet viable.