Une vingtaine de personnes, dont de nombreux éléments des forces antiémeutes de la police, ont été blessées, vendredi, dans de nouveaux affrontements intercommunautaires à Ghardaïa après quelques semaines d'accalmie, selon l'APS. Les heurts sporadiques ont éclaté entre jeunes des deux communautés ibadite et malékite dans la localité de Guerrara, située à 120 km du chef-lieu de wilaya, Ghardaïa. Ces incidents, qui se sont déclarés juste après la grande prière de vendredi, ont pour origine un projet de promotion immobilière dans la zone dénommée El-Batha et contesté par la partie malékite, selon un élu local contacté par l'APS. Des jeunes non identifiés ont, en effet, tenté d'obstruer les travaux avant que d'autres jeunes alliés du promoteur s'en prennent aux contestataires en lançant des pierres, des cocktails Molotov et autres objets hétéroclites. Ces incidents se sont propagés dans d'autres quartiers de Guerrara, où des dizaines de jeunes se sont livrés à des actes de vandalisme de jets de pierre et cocktails Molotov provoquant des incendies de locaux et de véhicules privés, a constaté le journaliste de l'APS sur place. Les forces antiémeutes de la police, qui sont intervenues sur les lieux, ont fait, à plusieurs reprises, usage de bombes lacrymogènes pour tenter de disperser les jeunes ibadites et malékites dont les affrontements se font toujours par des lancers de divers objets. Pas moins de huit foyers de feux visibles ont été déclenchés par des jets de cocktails Molotov dans les différents quartiers de Guerrara où l'accès était devenu difficile et risqué, y compris pour les éléments de la Protection civile, selon la même source. Un imposant renfort de forces antiémeutes de la police et de la gendarmerie appuyé par un hélicoptère de reconnaissance a été déployé vendredi soir pour mettre fin aux affrontements récurrents entre groupes de jeunes dans la localité de Guerrara, selon l'APS. La wilaya de Ghardaïa est devenue le théâtre de violences répétées entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaâmbas arabophones, malékite. Les appels incessants au calme lancés par différents acteurs et les déplacements des plus hauts responsables de l'Etat ne sont pas parvenus, jusque-là, à normaliser la situation, puisqu'après chaque période d'accalmie, de courte durée, les affrontements reprennent de plus belle, installant un sentiment de panique et d'insécurité parmi les habitants de la wilaya.