Le gouvernement soudanais a assuré hier que la visite du président Omar el-Bechir en Afrique du Sud se déroulait normalement et qu'il rentrerait à Khartoum après le sommet de l'Union africaine en dépit d'une décision de justice locale interdisant son départ du pays. La Cour pénale internationale (CPI) a demandé hier à l'Afrique du Sud d'arrêter le président Bechir, et un tribunal de Pretoria a enjoint les autorités à ne pas le laisser quitter le pays tant que la justice n'aura pas statué sur son sort. «Il est difficile de donner les détails de l'emploi du temps de Béchir, mais il rentrera une fois terminée la principale session (du sommet, Ndlr). Cela pourrait être aujourd'hui ou demain, je ne rentrerai pas dans les détails», a précisé le ministre des Affaires étrangères Kamal Ismaïl. «Jusqu'ici tout se déroule normalement et Son Excellence le président ne court aucun risque», a-t-il insisté lors d'une conférence de presse. Béchir était arrivé samedi à Johannesburg afin d'y diriger la délégation soudanaise au sommet de l'UA qui s'est ouvert hier. L'affaire devait être examinée en urgence hier après-midi par le tribunal de Pretoria. Mais M. Ismaïl a balayé la polémique. Ce qu'on voit dans les médias n'a rien à voir avec ce qui se passe en Afrique du Sud, a-t-il assuré. Le président soudanais, réélu en avril avec plus de 94% des votes, est visé depuis 2009 par un mandat d'arrêt de la CPI pour «crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour», une région de l'ouest soudanais meurtrie par les violences, et depuis 2010 pour génocide.