Considérées comme «moteur de croissance», les jeunes entreprises en Algérie ont d'importantes difficultés de financement comme elles ne bénéficient pas d'un accompagnement adéquat pour garantir leur pérennité. La vice-présidente de Napeo Algérie, Fatiha Rachedi, a relevé, hier à Alger, que le nombre d'entreprises créées est très faible. En marge de la cérémonie de remise de trophées aux partenaires qui ont contribué au succès de la semaine mondiale de l'entrepreneuriat, organisée en Algérie en novembre 2014, Mme Rachdi a souligné que «la création d'entreprises ne se décrète pas, comme il ne suffit pas de promulguer des lois ou de prendre des mesures d'appui à la création d'entreprises». L'Etat s'est, certes, fixé l'objectif de créer 600 000 entreprises par an mais «cet objectif ne peut être atteint sans le renforcement du système entrepreneurial, censé inculquer aux enfants dès le jeune âge la culture d'entreprendre à travers le système éducatif». Les dispositifs de création d'entreprises sont «bien» mais à défaut d'accompagnement et de formation des porteurs de projets en amont et en aval, le taux de leur réussite s'amenuise. Les entreprises, nouvellement créées, ont besoin de cinq ans, en moyenne, pour se développer. Durant leurs premières années d'existence, «les startups sont faibles et nécessitent un accompagnement soutenu», a-t-elle suggéré. Les jeunes chefs d'entreprise doivent suivre des formations, à courte durée, en gestion, management et commercialisation, notamment pour pouvoir réussir et pérenniser leurs entreprises. Quant au financement de ces petites entreprises qui ne disposent pas aussi de fonds, elle a considéré que les banques ne peuvent pas les financer à 100 % d'où l'intérêt de créer des sociétés à capital risque. Les banques ne peuvent pas tout financer Elle a recommandé également de créer des fonds de capital d'amorçage qui proposent de manière avantageuse une aide au financement des entreprises en phase de démarrage. Ces fonds sont appelés aussi à financer des sociétés à haut risque, a-t-elle proposé, ajoutant que «les projets innovants à fort potentiel de croissance peuvent faire appel aux business angels pour leur première levée de fonds». Ces business angels, explique Mme Rachdi, sont en fait des entrepreneurs qui ont réalisé des succès et qui sont en recherche d'une nouvelle aventure comme associé opérationnel dans des projets innovants. Présents à la cérémonie, l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Joan A. Polaschik, et le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, Emmanuel Noubissie Ngankam, ont salué l'initiative de Napeo Algérie et ont mis en avant les efforts entrepris en Algérie pour la création des startups. Emmanuel Noubissie Ngankam a estimé à ce propos que «l'entrepreneuriat symbolise l'avenir de l'Algérie». Par ailleurs, le Napeo Algérie a voulu remercier les organismes et institutions qui ont contribué à l'encouragement de la culture entrepreneuriale en Algérie en attribuant plusieurs trophées aux partenaires qui ont conduit une importante campagne durant la semaine mondiale de l'entrepreneuriat, qui a permis à l'Algérie de monter sur le podium à Milan (Italie) lors du congrès mondial de l'entrepreneuriat. Classée 2e, l'Algérie a reçu le trophée «pays de l'année» et a décroché le «Compus Award». La semaine mondiale de l'entrepreneuriat est organisée en Algérie depuis quatre ans. Le nombre d'activités tenues pendant ces semaines, entre 2011-2014, est passé de 50 en 2011 à 250 000 en 2014, ce qui dénote de l'évolution exponentielle durant ces participations. Selon Mme Rachdi, les événements organisés ont contribué à «cultiver la culture entrepreneuriale en Algérie». Une cinquième semaine sera organisée en novembre prochain.