Entamée dimanche, la grève des conducteurs de train et contrôleurs de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) s'est poursuivie hier sans qu'une solution ne soit dégagée pour mettre fin à un débrayage qui a perturbé le transport de voyageurs et de marchandises. S'exprimant sur les motivations de leur mouvement et les points revendiqués, le porte-parole de la coordination nationale des cheminots, Zoubir Balamane, a souligné dans une déclaration à la presse que leur seule revendication consiste à faire bénéficier les cheminots «d'une nouvelle classification des postes». Les cheminots, qui sont entrés en grève à l'appel de la coordination des cheminots de la banlieue d'Alger, ont décidé de poursuivre leur mouvement jusqu'à satisfaction de leur revendication. Balamane a précisé que le corps des cheminots (mécaniciens, agents de train, contrôleurs, chef de train, conducteurs de train et agents de gare y compris les aiguilleurs) «n'a jamais demandé l'annulation des examens de sécurité et leur seule demande consiste à faire bénéficier (les cheminots) d'une nouvelle classification des postes». M. Balamane a fait remarquer qu'un accord avait été conclu en 2009 avec la direction générale de la SNTF pour une nouvelle classification mais «n'a pas été appliqué à ce jour». «Pour ce qui est des examens de sécurité, nous les avons passés et nous sommes contre leur annulation», ont affirmé des cheminots qui se sont rassemblés à la gare de l'Agha (Alger). «Nous voulons avancer dans notre carrière, nous demandons une nouvelle classification des postes, c'est notre droit», ont-il déclaré. La direction générale de la SNTF avait affirmé lundi dernier «n'avoir reçu aucune revendication sur ce mouvement social», qualifiant cette action de «syndico-syndicale». Pour cette dernière, «cette grève n'a aucune relation avec des revendications sociales ou salariales». Une source à la direction de la SNTF a expliqué à que «les véritables raisons de ce débrayage sont à rechercher dans la volonté de certains conducteurs de train de passer l'examen de sécurité de trains mais sans y être soumis», contredisant ainsi les affirmations des syndicalistes. «Pour avoir l'examen de sécurité des trains, il faut, et c'est une exigence, que le chauffeur de train soit soumis effectivement à cet examen. On ne peut donner cette certification à des conducteurs de train qui n'y ont pas été soumis. C'est impossible», ajoute la même source. Sur le terrain et à la gare de l'Agha comme à celle d'Hussein Dey, l'accès est fermé aux voyageurs. Les trains sont à l'arrêt, a-t-on constaté. Cette grève, la seconde en un mois, après celle observée le 15 mai dernier, déclenchée par les conducteurs de train et contrôleurs, a sérieusement affecté le transport dans la banlieue algéroise, où des dizaines de milliers de travailleurs ont dû recourir au système "D" et au covoiturage pour rallier leurs lieux de travail dans la capitale à partir de Blida, Thenia, Reghaïa, Rouiba, Tizi Ouzou, El Affroun, Boufarik et El Khemis.