Une attaque contre un hôtel de la station balnéaire de Sousse, en Tunisie, a fait hier 28 morts dont des touristes belges, allemands et britanniques, a annoncé le ministère tunisien de la Santé. La police a abattu l'un des assaillants. Cette attaque a visé l'hôtel Imperial Marhaba, rapportent la radio tunisienne et une source sécuritaire. Un homme armé «s'est infiltré par l'arrière de l'hôtel et a ouvert le feu», a indiqué le porte-parole du ministère tunisien de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui. Il s'agit du pire attentat de l'histoire récente de la Tunisie. L'hôtel Marhaba se situe dans la zone touristique de Port El Kantaoui, aux abords de la ville de Sousse. Une responsable du ministère de la Santé, Henda Chebbi, a dit à la radio Mosaïque FM que douze personnes avaient également été hospitalisées «avec des blessures de gravité diverse». M. Aroui n'a pas écarté que l'attaque ait été menée par plus d'une personne. «C'est une attaque terroriste contre l'hôtel. L'auteur de l'opération a été abattu, mais (...) il pourrait y en avoir davantage. Qu'il y ait d'autres éléments avec lui, nous ne pouvons ni le confirmer ni l'infirmer» pour l'instant, a-t-il dit à la télévision nationale. Vingt ou trente coups de feu Un touriste britannique a indiqué à la télévision SkyNews que l'attaque s'était produite vers midi. «Mon fils de 22 ans venait de retourner se baigner (...) quand on a vu à une centaine de mètres à notre gauche ce qu'on pensait être des feux d'artifice», a raconté Gary Pine, venu de Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre. «C'est seulement quand on a commencé à entendre des balles fuser qu'on a réalisé que c'était beaucoup plus grave que des feux d'artifice.» «Il y a eu un exode massif de la plage (...) et il y a eu quelques blessés légers dans le choc ou la panique», a-t-il ajouté. «J'estime avoir entendu une vingtaine ou une trentaine de coups de feu, il y en avait pas mal.» Solidarité face au terrorisme Le président tunisien Béji Caïd Essebsi et son homologue français François Hollande ont exprimé hier «leur solidarité face au terrorisme», après les attentats commis en France et en Tunisie, selon un communiqué de la présidence française. La Tunisie est en état d'alerte maximale depuis l'attentat contre le musée du Bardo, à Tunis, qui a fait 22 tués, dont 21 touristes étrangers, en mars. Béji Caïd Essebsi :«La Tunisie est face à un mouvement international» «La Tunisie ne peut faire face seule à la menace terroriste et une stratégie globale doit être mise en œuvre», a déclaré le président tunisien Béji Caïd Essebsi sur les lieux de l'attaque meurtrière contre un hôtel près de Sousse. «On s'est aperçu aujourd'hui que la Tunisie est face à un mouvement international. Elle ne peut répondre toute seule à cela», a souligné le chef de l'Etat à l'hôtel Marhaba de Port El Kantaoui. «Pour preuve, le même jour et à la même heure, la France a été la cible d'une opération pareille, le Koweït aussi. C'est la preuve qu'il faut une stratégie globale et que tous les pays actuellement démocratiques doivent unir leurs forces», a-t-il dit. «C'est plus que terrible, nous pensions que nous étions à l'abri de cela», a souligné Caïd Essebsi. «J'espère que cette fois c'est la dernière fois, parce que nous sommes déterminés à prendre les mesures les plus douloureuses pour faire face à un fléau encore plus douloureux», a encore souligné le chef de l'Etat tunisien.