La majorité des automobilistes, à l'exception de certaines catégories (corps diplomatique par exemple) sont tenus d'acquérir leur vignette entre le 2 et le 31 mai. Pour le commun des automobilistes, les fonds ainsi collectés vont aux collectivités locales, et sont en principe destinés, en premier lieu, à divers travaux de réfection des routes, d'éclairage public et autres travaux relevant de l'amélioration de l'environnement, permettant aux automobilistes de rouler dans les meilleures conditions. Mais l'état des routes dans la majorité de nos communes est désastreux. Les automobilistes se plaignent des nids- de-poule, des crevasses et des routes mal goudronnées et mal éclairées, qui sont souvent source de nombreux dommages occasionnés aux véhicules et même de certains accidents de la circulation. Cet état de fait explique parfaitement la révolte et le désarroi exprimés par les automobilistes à l'annonce de la période de vente des vignettes auprès des services concernés. La majorité d'entre eux rejettent l'achat de cette vignette, même s'ils s'y résignent tous en fin de compte, pour les raisons énumérées plus haut : «Chaque année, j'achète une vignette mais je n'ai jamais remarqué le moindre changement dans la situation des routes. La plupart sont impraticables et dans un état lamentable. Je ne comprends pas à quoi sert d'acheter une vignette alors que notre argent n'est pas utilisé pour nous faciliter la vie» déclare un automobiliste désabusé. Qui pourrait le contredire ? Beaucoup de personnes ne savent pas, par contre, que cet argent ne rentre pas directement dans les caisses des collectivités locales et n'est pas destiné spécialement aux routes et à l'éclairage public, même si 80% du montant des ventes des vignettes va aux communes. «La commune ne reçoit pas l'argent directement à l'issue de l'opération de vente des vignettes. Cet argent va au Trésor public dans un premier temps. La partie qui sera versée aux collectivités locales est inscrite dans le cadre de la loi de finances. Elle est intégrée et versée dans le cadre du budget communal» nous a expliqué un élu de la commune de Bordj ElKiffan. Le même élu nous précise également qu'il ne peut y avoir, en aucun cas, spécification de la provenance de cet argent ni même des projets à réaliser. «C'est de l'argent destiné à réaliser les projets communaux de façon générale. On ne précise pas d'où provient cet argent et on n'indique pas non plus à quoi il doit servir» a-t-il encore expliqué. «En tout cas, il y a un modèle unique de budget communal pour toutes les communes» a-t-il indiqué. A noter enfin que les tarifs d'achat des vignettes n'ont pas changé cette année. Ils sont déterminés en fonction de la puissance fiscale et de l'âge du véhicule : entre 1500 et 8000 dinars pour les véhicules de tourisme, 5000 et 15 000 dinars pour les véhicules utilitaires et d'exploitation et entre 2 000 et 15 000 dinars pour les véhicules de transport en commun. Une vignette forfaitaire de 300 et de 2000 dinars est proposée pour les véhicules utilitaires dont la date de mise en circulation est inconnue En cas de dépassement des délais, les automobilistes retardataires devront payer une pénalité de 50% du tarif initial.