L'accord conclu entre le Comité interprofessionnel du lait, qui regroupe les éleveurs, les collecteurs et les transformateurs, et l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), fixant le seuil du prix de cession du lait cru aux transformateurs à 30 DA/litre, «n'a pas été respecté par les transformateurs». Contacté hier, Abdallah Abed, président de l'Association des collecteurs de la région centre, a relevé que les transformateurs imposent aux collecteurs un prix d'achat qualifié de «faible» par ces derniers.Dans la région ouest, par exemple, le prix d'achat imposé par les éleveurs aux collecteurs est de 27 DA/litre, alors qu'auparavant il était de 33 DA/litre. Finalement, le soutien accordé par l'Etat à l'importation de poudre de lait destinée à la fabrication du lait en sachet semble créer une concurrence déloyale aux producteurs de lait cru. Les transformateurs refusent d'acheter le lait cru produit localement au prix de 33 DA/litre et imposent un prix de 31 DA/litre. Comme en témoigne un collecteur activant dans la wilaya de Blida, une entreprise privée de cette wilaya a imposé aux collecteurs de prendre leur produit à 31 DA/litre sans la moindre prévision.Cette entreprise a même annoncé une autre baisse sans donner la possibilité aux collecteurs de faire un choix. «Les collecteurs se voient incapables de réagir», s'indigne cet éleveur qui dit être obligé de proposer son produit à d'autres entreprises. La chute du prix de la poudre de lait importée, conjuguée à un soutien de l'Etat, se traduit par la préférence des transformateurs pour la poudre. Les collecteurs interpellent le ministère de l'Agriculture en vue de prendre en considération cette nouvelle contrainte d'écoulement du lait cru que refusent de prendre en considération les transformateurs, préférant l'importation de lait en poudre, moins cher à présent sur le marché international. Par ailleurs, la facture de la poudre de lait importée par l'Algérie sera réduite de quelque 400 millions de dollars en 2009 en raison, notamment, de la baisse du prix de ce produit sur le marché international, selon les prévisions de l'Onil. A cet effet, la facture ne devra pas dépasser cette année les 350 millions de dollars, contre 750 millions de dollars en 2008. Dans une déclaration à l'APS, le directeur général de l'Onil, Abdelhafidh Henni, a expliqué ces prévisions par le recul des prix du lait en poudre sur le marché international qui passe de 5000 à 2200 dollars la tonne entre 2008 et 2009.L'intégration de lait cru dans le processus de transformation a également favorisé la baisse de la facture d'importation. La maîtrise des importations a permis à l'Algérie, selon M. Henni, d'économiser environ 40 000 tonnes de poudre de lait cette année.