Invité avant-hier du forum de l'ENTV, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a affirmé que les droits de l'homme en Algérie «connaissent une amélioration considérable», relevant néanmoins des «insuffisances» qu'il a imputées au colonialisme qui a, selon lui, «dépossédé les Algériens de tous leurs droits». Ce qui a fait que, expliquera-t-il, «après l'Indépendance, l'Etat se trouvait dans l'obligation d'assurer les droits collectifs aux dépens des droits individuels». Affirmant que les droits de l'homme englobent ceux de l'Etat et ceux des citoyens, le président de la CNCPPDH a déclaré qu'un Etat fort se mesure justement à sa capacité à assurer cette mission en sa qualité de premier défenseur de ces droits. Il égratignera au passage, les ONG qui, selon lui, privilégient beaucoup plus l'aspect politique, négligeant sciemment le côté social car, expliquera-t-il, «ne connaissant pas les problèmes du tiers- monde». Y décelant des velléités d'interventionnisme, M. Ksentini affirme rejeter «catégoriquement toute ingérence dans les affaires intérieures du pays». Le président de la CNCPPDH plaidera pour l'annulation de la sanction d'emprisonnement du journaliste, affirmant intégrer une recommandation dans ce sens dans le prochain rapport annuel à soumettre au président de la République. Se faisant le défenseur d'une liberté d'expression absolue pour peu qu'elle fasse, dira-t-il, l'économie «de l'injure et de la diffamation», il dira que la liberté de la presse «est un acquis irréversible car la presse contribue au développement du pays». Le phénomène de la harga a été aussi évoqué par l'invité de l'ENTV qui s'est déclaré opposé à l'emprisonnement des jeunes quittant le pays, estimant qu'une amende suffirait. A la place, M. Ksentini préconisera la protection de nos jeunes en les prenant en charge et en les impliquant davantage dans le développement du pays. Sujet ayant accaparé l'essentiel des débats, celui de la réconciliation nationale a été abordé par le président de la CNCPPDH dans le volet de prise en charge de l'épineuse question de la tragédie nationale dont son organisme a fait, depuis sa création, un de ses credo. Ainsi ne fera-t-il pas part d'une cagnotte de 9,94 milliards de dinars dépensée dans la prise en charge des victimes de la tragédie nationale. Soit 12 311 dossiers de familles ayant perdu un des leurs du fait du terrorisme et 11 104 autres dossiers de personnes licenciées pour implication dans des actes terroristes qui ont été réintégrées dans leurs postes non sans voir leurs situations en termes de gestion de carrière et de sécurité sociale préalablement régularisée. Fervent partisan de l'amnistie générale qui consacrera irrémédiablement le retour de la paix civile, du fait, dira-t-il, que l'intérêt de la nation est au-dessus de toute autre considération, Ksentini a tenu néanmoins à déclarer que cette question relève des seules prérogatives et compétences du premier magistrat du pays.