Les efforts se multiplient sous l'égide des Nations unies afin de trouver une issue politique à la crise libyenne qui perdure depuis la chute du régime d'El Guedhafi en 2011. L'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, a affirmé, hier, que les parties rivales libyennes, réunies au Maroc, avaient réagi de manière positive au dernier projet d'accord soumis par l'ONU dans le but de sortir le pays du chaos. «On a distribué une nouvelle proposition d'accord. Tout ce que je peux vous dire pour le moment c'est que la réaction est positive», a déclaré à la presse M. Leon, à propos de cette quatrième mouture, qui vise à arracher un accord sur un gouvernement d'union. C'est une première réaction. «Nous n'avons pas encore discuté de manière approfondie entre tous les participants. Mais je peux vous dire qu'il y a un sens d'optimisme et beaucoup d'espoir», a-t-il ajouté. «Aujourd'hui, les yeux du peuple libyen sont sur vous avec l'espoir que votre action fera taire les armes», a proclamé lundi soir M. Leon. La possibilité d'un consensus triple se dessine: un consensus dans la société libyenne, entre les participants au dialogue et aussi dans la communauté internationale. Les représentants des deux parlements rivaux libyens sont de nouveau réunis depuis lundi à Skhirat. M. Leon, qui cherche à conclure, avant le début du Ramadhan, le 17 juin, a exprimé lundi soir l'espoir d'une signature en début de semaine prochaine. Par ailleurs, les délégations rivales libyennes se sont rendues dans la soirée en Allemagne afin de rencontrer des dirigeants internationaux, a indiqué la porte-parole de la Mission de l'ONU (Manul), Samir Ghattas. «Nous nous rendrons tous à Berlin pour rencontrer des dirigeants européens et de pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il affirmé. Cette réunion se tiendra en présence «des ministres des Affaires étrangères des membres permanents du Conseil de sécurité» de l'ONU. Réunis en Allemagne, les pays du G7 ont eux aussi mis la pression sur les délégations dans leur déclaration finale, les exhortant à prendre des «décisions politiques audacieuses». La mission de soutien des Nations unies en Libye (MISNUL) a, à cette occasion, lancé une campagne de presse destinée à promouvoir la paix dans le pays, avec pour slogan «Ensemble pour la paix en Libye». «Il n'y a pas de solution militaire en Libye. Une solution politique est la seule option. En l'absence d'accord, les combats s'intensifieront et la Libye toute entière sera perdante», indique la mission de l'ONU dans une infographie publiée sur son site officiel, également disponible sur Facebook et Twitter. L'ONU a joué un rôle de médiateur en organisant plusieurs séries de discussions entre les parties en conflit depuis septembre, mais les affrontements se poursuivent malgré la trêve conclue entre les factions participantes.