L'Algérie a décidé, pour des considérations humanitaires, de rouvrir partiellement ses frontières avec la Libye en proie à une violence qui plonge le pays dans le chaos, nous confie une source bien informée. L'Algérie et la Libye partagent 982 kilomètres de frontières. Un important déploiement militaire a été enregistré le long du tracé frontalier. L'Armée nationale populaire (ANP) est décidée à faire face à toute tentative terroriste d'accéder en territoire national. Plusieurs tentatives terroristes d'accéder en Algérie ont été mises en échec par l'ANP, plus que jamais déterminée à lutter contre le terrorisme qui est renforcé, cette fois, par la présence de l'organisation criminelle appelée «Etat islamique» en Libye. Les frontières sont restées fermées jusqu'à récemment, puisque les autorités algériennes ont décidé de rouvrir partiellement les frontières pour accueillir des civils blessés et ceux nécessitant une évacuation urgente. «La frontière est toujours fermée mais les blessés et les personnes nécessitant une évacuation urgente sont autorisés à traverser les frontières, pour des considérations humanitaires», nous dira cette source. Cette décision est prise pour aider le peuple libyen face à la vague de violence qu'il subit. L'organisation terroriste dite «Etat islamique» (EI/ Daech) gagne effectivement du terrain en Libye, menaçant l'ensemble des pays de la région. L'attaque, hier, d'un des checkpoints contrôlant l'accès à la ville de Misrata, a fait au moins cinq morts et huit blessés, selon des responsables des services de sécurité libyens. Un attentat suicide revendiqué par Daech a frappé hier la ville portuaire de Misrata en Libye. Une voiture kamikaze, garnie d'une énorme charge, a explosé à l'un des deux checkpoints, à l'ouest de Misrata, ville située à l'est de Tripoli, tenue par des groupes armés alliés à l'un des gouvernements qui se disputent la légitimité en Libye. La branche libyenne de Daech a annoncé que c'est un kamikaze de nationalité tunisienne qui «s'est fait sauter» à bord d'une voiture «près d'un point de contrôle à une entrée de Dafiniyah», localité située entre Zliten et Misrata, à l'est de Tripoli, a déclaré un porte-parole des milices de Fajr Libya (Aube de la Libye). L'EI a revendiqué l'attaque sur un compte Twitter et affirmé qu'elle avait été menée par un Tunisien identifié comme «Abou Wahib al-Tounsi». Mohammad Shaeiter, ministre de l'Intérieur du gouvernement de Tripoli, s'est immédiatement rendu sur place. Il a appelé à une coopération technique avec les services de renseignements occidentaux, dont les français, dans les domaines du terrorisme et de la lutte contre les trafiquants d'êtres humains. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a demandé samedi dernier de l'aide pour lutter contre l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech/EI). «Le gouvernement s'engage à tout faire pour reprendre la ville de Syrte et de son aéroport des mains des terroristes», a dit ce gouvernement dans son communiqué. Fin février, ce gouvernement avait demandé à l'ONU de lever l'embargo sur les armes afin de mieux lutter contre Daech, mais de nombreux membres du Conseil de sécurité avaient dit craindre que les armes livrées ne tombent entre de mauvaises mains ou n'alimentent le trafic d'armes, est-il rappelé. Il y a quelques jours, une dizaine de militaires libyens ont été tués. La Libye est, depuis quelques années, en proie à la violence qui plonge ce pays dans le chaos. L'insécurité a aidé Daech à occuper des territoires de ce pays et à mener des attentats qui menacent l'ensemble des pays de la région.