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Front commun contre les talibans ?
Obama, Karzaï et Zardari à la Maison-Blanche
Publié dans Le Temps d'Algérie le 06 - 05 - 2009

Depuis hier se tient à Washington un sommet tripartite entre les présidents américain, afghan et pakistanais. Objectif : faire face à l'offensive pressante des talibans aux portes d'Islamabad mais aussi trouver des réponses adéquates à la menace terroriste dans la région.
Il y a urgence ! En effet, malgré toutes les dispositions, mesures et moyens déployés pour lutter contre les talibans et jusqu'aux interventions atlantistes, le problème n'a pas pu être résolu. Pour la simple raison qu'il ne s'agit pas ici d'une «guerre conventionnelle».
Les armées alliées dans cette lutte, malgré des matériels et des technologies de pointe, comme les drones par exemple, n'ont pas pu arriver à bout de cette guerre qui ne veut pas dire son nom. Repliés dans les «fameuses» zones dites tribales, situées sur une vaste région montagneuse à cheval entre l'Afghanistan et le Pakistan, dont ils se sont rendus maîtres, les talibans imposent leur loi.
Des Pachtounes, où qu'ils soient…
En majorité d'origine pachtoune, qu'ils soient d'un côté ou de l'autre de cette vaste frontière, ils occupent des districts dans le Malakand (région de Peshawar) ou la vallée du Swat dans le nord, et bénéficient du soutien des tribus locales qui leur sont acquises, soit par affinité, soit par soumission forcée.
Ces dernières semaines, les évènements se sont accélérés dans ces régions et paradoxalement, la «question afghane» si chère à Obama qui tente de se désembourber du piège irakien hérité des Bush père et fils, se déplace au Pakistan voisin. Islamabad a toujours été un allié «fidèle» de Washington qui y a misé un gros paquet de billes.
Obama ayant «lâché» Musharaf vu ses piètres résultats et parce qu'il s'en méfiait, préfère, semble-t-il, Zardari qui a été «encouragé» à prendre le pouvoir.Aujourd'hui, ce nouvel allié est aussi confronté à des vagues successives d'attaques et des pressions insoutenables tant des talibans que des populations et des chefs de tribus. Ainsi, le deal signé dernièrement avec les talibans en échange d'un cessez-le-feu dans la région du Swat où les guerriers talibans sont parvenus aux portes de la capitale.
Zardari souffle le chaud et le froid
Zardari a été contraint d'accepter, en échange d'une relative accalmie, l'instauration de la charia – sans que l'Occident ne s'en offusquât ! – dans cette région de Swat détenue depuis par les talibans, au grand dam des populations qui sont prises en otage par les talibans et les forces combinées pakistano-atlantistes qui se disputent la place.
C'est d'ailleurs ainsi que de nombreuses bavures collatérales sont régulièrement enregistrées et qui, si elles endeuillent des populations civiles désarmées et impuissantes, font le jeu des talibans puisque des tribus entières les soutiennent alors contre les Américains.
D'ailleurs, en Afghanistan voisin, le même problème existe puisque l'une des dernières bavures – qui a quand même fait 100 victimes civiles – est le bombardement que les Américains ont effectué dans la province de Farah, lundi, à l'ouest de l'Afghanistan.
Cette intervention des forces afghanes et américaines se voulait une réponse «musclée» contre des insurgés qui s'en étaient pris à deux villages et à un commissariat de police.
Des vagues d'attentats et des bavures
Au Pakistan, mardi, un attentat suicide dirigé contre des véhicules militaires au centre de Peshawar a aussi fait des victimes civiles. Peshawar est l'une des grandes villes les plus proches des zones frontalières de l'Afghanistan au nord-ouest. C'est une région où l'armée combat les talibans pakistanais alliés d'Al Qaïda.
C'est aussi la région devenue bastion et base arrière où les combattants d'Al Qaïda étaient pris en charge et où ils reconstituaient leurs forces. C'est pourquoi elle a toujours été l'objet de tirs incessants de missiles de la part de l'armée américaine et de la CIA basées dans l'Afghanistan voisin.
C'est pourquoi, régulièrement, des civils paient le prix fort de cette sale guerre et cela provoque leur colère mais aussi celle des autorités afghanes. Tout ceci n'est évidemment pas pour arranger les choses et la main tendue offerte par Hussein Obama aux talibans modérés qui évoluent dans ces zones ne risque pas d'être prise, hélas.
Séduire les talibans modérés
En effet, et même si Hillary a réitéré l'appel, lors de la conférence de La Haye : «Nous devons soutenir les efforts du gouvernement afghan en vue de séparer les extrémistes d'Al Qaïda et les talibans de ceux qui ont rejoint leurs rangs non par conviction mais par désespoir et qu'on doit leur offrir une forme honorable de réconciliation afin qu'ils se réinsèrent dans une société pacifique, s'ils sont disposés à renoncer à la violence, à rompre avec Al Qaïda et à soutenir la Constitution», il reste qu'Obama a dépêché dans la région quelque 21 000 soldats.
Des contingents, dont Obama affirme qu'ils seront affectés à des tâches humanitaires et de reconstruction. Ce qui laisse supposer que Washington a compris que la question afghane s'est déplacée au Pakistan et que c'est dans ce pays que les efforts de «guerre» doivent être entrepris.
En effet, malgré les pressions de Washington sur Islamabad pour prendre en charge au mieux la lutte contre le terrorisme, et malgré tous les efforts entrepris, le Pakistan reste très fragilisé par ce problème. Il est actuellement le théâtre d'une vague d'attentats sans précédent perpétrés par les talibans pakistanais, soit près de 2000 morts en l'espace de deux ans…
Le double jeu de l'armée et des services pakistanais
Ce qui inquiète évidemment beaucoup les stratèges américains. Il est vrai qu'Obama préfère Zardari à son prédécesseur Musharaf dont il n'avait plus confiance, sachant pertinemment que l'armée et l'Inter Services Intelligence – les services secrets pakistanais – fournissent de l'argent, du matériel et des conseils stratégiques aux talibans afghans combattus par l'armée américaine.
«Il existe même des preuves que les membres de l'ISI rencontrent régulièrement des chefs talibans pour discuter de l'opportunité d'intensifier ou de réduire la violence à l'approche des élections», affirmait – grâce à des fuites organisées par la Maison-Blanche ? – à la veille de la conférence de La Haye, le New York Times.Les élections présidentielles en Afghanistan étant prévues en août, il est permis de croire que les Américains utiliseront ces informations pour mieux s'imposer au Pakistan et contraindre Zardari à travailler sérieusement et à mériter la confiance US.
Zardari, à l'évidence, sait aussi que son pouvoir dépend de l'armée et des services secrets. Il doit donc avancer ses cartes prudemment. Mais sachant que les Américains ont besoin de son alliance, il souffle le chaud et le froid, surtout pour rappeler aux Américains que la question du Cachemire, pomme de discorde avec l'Inde son voisin et ennemi de toujours est toujours d'actualité.
Obama obligé à jouer la carte pakistanaise
Obama n'ignore pas que le Pakistan utilise les talibans pour ce «chantage» mais il est obligé de jouer le jeu ne serait-ce que parce que le Pakistan, contrairement à l'Afghanistan, détient l'arme atomique. Or, avec les talibans qui sont à quelque cent kilomètres d'Islamabad, la capitale, l'Oncle Sam ne peut se permettre de jouer au poker menteur.
Washington préfère miser ses billes sur Islamabad, quitte à faire des concessions et à pratiquer la politique de la carotte et du bâton, car la seule pensée de voir l'arsenal atomique pakistanais tomber dans les mains des talibans est un véritable cauchemar pour les Américains. Et ce, même si Zardari se veut rassurant en affirmant que «les armes nucléaires sont entre de bonnes mains ? Nous avons une armée de 700 000 hommes, comment peuvent-ils nous battre ?»
Il n'empêche, Obama ne veut prendre aucun risque. C'est pourquoi sans doute le Congrès a voté récemment, à contre-cœur, mais a voté quand même un plan d'aide non militaire sur cinq ans de l'ordre de 7,5 milliards de dollars en faveur d'Islamabad. Soit près d'un milliard cinq cent mille dollars annuellement.
Un peuple qui a faim n'a pas besoin de…
Il y a là de quoi satisfaire bien des appétits. A la Maison-Blanche, la tripartite abordera certainement des sujets moins terre à terre comme l'élection présidentielle afghane d'août. Karzaï y jouera son fauteuil. La CIA l'aidera-t-il à y rester ? Tout dépendra certainement des engagements qui seront pris aujourd'hui à Washington.
Mais même si Islamabad semble sortir grandi de cette question de lutte contre le terrorisme et Al Qaïda, si chère à Obama, ce dernier, en faisant les yeux doux à Ahmadinejad, cherche à jouer sur plusieurs fronts.Il faudrait qu'Obama ne perde pas de vue que la lutte contre le terrorisme et les talibans plus particulièrement passe aussi et peut-être plus prioritairement par la satisfaction des besoins élémentaires de populations encore sous le joug de lois féodales.
A ce propos, il me revient cette vérité assénée par le défunt président Houari Boumediene devant ses pairs, en février 1974, à la Conférence islamique de Lahore : «Les hommes ne veulent pas aller au Paradis le ventre creux. Un peuple qui a faim n'a pas besoin d'écouter des versets. Je le dis avec toute la considération que je porte pour le Coran que j'ai appris à 10 ans. Les peuples qui ont faim ont besoin de pain, les peuples ignorants de savoir, les peuples malades d'hôpitaux.»
Puissent les acteurs de cette tripartite à la Maison-Blanche en prendre bonne note.


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