Dortmund-Schalke, le traditionnel choc de la Ruhr, considéré comme la mère de tous les derbys en Allemagne, constitue samedi le point d'orgue de la 23e journée de la Bundesliga. Marco Reus, le moteur d'un Borussia auquel il a juré fidélité jusqu'en 2019, a clairement annoncé la couleur: "c'est interdit de perdre". Surtout pas devant le Mur jaune, ces fidèles de l'immense Signal Iduna Park (80.000 places) qui, après des mois de souffrance, n'ont aucune envie de connaître la douleur d'un deuxième revers après celui ramené de Gelsenkirchen (2-1) en septembre. "J'ai connu aussi les derbys en France entre Saint-Etienne et Lyon mais celui-ci est encore plus fort, a assuré l'ex-Vert Pierre-Emerick Aubameyang. Un jour, un fan m'a dit: on peut perdre tous les matches mais pas celui-là. Ca résume parfaitement la situation". Le meilleur buteur du BVB (9 réalisations) va même plus loin: "aussi étrange que cela puisse paraître, gagner un derby c'est comme un orgasme!" Au-delà de la rivalité, l'entraîneur Jürgen Klopp a souligné que ce "match est incroyablement important car avec une victoire contre Schalke on peut faire un autre pas en avant". Pour voir s'éloigner dans le rétroviseur la zone rouge et, pourquoi pas, réintégrer la course aux billets européens... S'il devra se passer de son latéral Lucas Pisczezk, l'entraîneur peut compter sur une équipe qui a fait belle impression pour son retour sur la scène européenne, lors du 8e aller de C1 sur la pelouse de la Juventus (2-1). "J'espère que samedi il n'y aura pas d'autres obus non explosés dans le stade", a plaisanté jeudi Klopp, après la découverte d'une bombe non explosée de la Seconde Guerre mondiale lors de travaux de rénovation dans le Westfallen Stadion. Sous tension, ce derby génère régulièrement des accrochages entre supporteurs qui ne se privent pas non plus d'user de fumigènes et pétards de gros calibres avant, pendant et après la rencontre. Le désir de gagner est aussi fort pour le voisin de Gelsenkirchen, affaibli par les absences et qui mise sur le retour de suspension de Klaas Jan Huntelaar sur le front d'une attaque qu'il avait abandonné blessé contre Le Real. Les hommes de Roberto di Matteo veulent aussi apporter du baume au coeur de leurs fans qui ont quasiment fait une croix sur la Ligue des champions après le revers (2-0) concédé à domicile contre le Real Madrid. Schalke (4e avec 35 pts) lutte pour conserver au minimum sa place dans le top-4 délivrant les sésames pour la prochaine édition de la C1. En 85 précédentes confrontations, c'est l'égalité parfaite entre les deux clubs avec 30 victoires chacun pour 25 matches nuls. Cette querelle de clochers (35 km séparent les deux villes) cristallise tellement l'attention des passionnés du ballon rond outre-Rhin qu'elle rejette presque dans l'ombre le cavalier seul du Bayern Munich, qui reçoit samedi Cologne (13e), et même le choc dominical entre les deux invaincus 2015, le Werder Brême (8e) et Wolfsburg (2).