il y a des magistrats qui n'ont aucun état d'âme devant ceux qui se comportent en véritables bandits à l'encontre d'enfants ! le condamné en première instance pour menaces et vol, délits prévus et punis par les articles 284 et 350 du code pénal, avait perdu de sa superbe une fois à la barre. de suite, il met les mains derrière le dos et attend la lecture des délits . Entretemps, il devait se remémorer les affreuses scènes de vol, de racket, de menaces et encore...il s'est soudain souvenu du coup qui lui a valu la lourde peine ! «eh ! p'tit, va chez toi, ramènes du fric et reviens vite, sinon ...», menace abdelhamid b., 23 ans, au casier super chargé. le gamin s'exécute. il rentre chez lui, vole cinq mille dinars à sa mère et revient vers le racketteur qui va écoper plus tard devant la section correctionnelle de trois ans ferme pour menaces et vol. en appel, devant la deuxième chambre correctionnelle de blida, le détenu tente de s'appuyer sur la magnanimité du trio de juges femmes et mères de famille. Il va débuter sa défense par un : «je regrette» assourdissant. cela se voit. le bonhomme a été certainement sonné cette fois : pas par la détention mais plutôt par l'inculpation. et en prison, on n'aime pas les prévenus qui s'en prennent aux gamins, car tout se sait en taule. tout et rien ni personne ne peut cacher une quelconque inculpation. alors devant brahimi - bouhalissa fatiha, la présidente, il joue son va tout. il se met à table sans autre forme de procès : «madame la présidente, j'ai vraiment mal de ce que j'ai fait. je suis même prêt à demander pardon au voisin et à ses parents. je ne sais pas ce qui m'a pris et je ...» la juge tape du poing sur le pupitre. elle replace sa paire de lunettes au-dessus de son nez et éclate : « si, vous saviez ce qui vous a pris. l'habitude des poursuites, de la détention, de la grâce et tout. car, comment expliquer un tel délit ? », s'évertuera à questionner la juge devant un parquetier assis tel un sphinx car non appelant dans ce dossier et donc n'ayant rien à dire. le jeune racketteur - voleur - récidiviste baisse la tête pour la première fois car il vient de réaliser que le savon des juges assis en face de lui, les visages sans expression va le planter pour un bon bout de temps à l'ombre. et comme un malheur ne vient jamais seul, il n'est pas assisté d'un conseil. la victime ne s'est pas déplacée, le tuteur non plus ; donc ses désirs de demander pardon ne dépasseront pas la salle d'audiences de Bilda. le verdict sera de deux ans de prison ferme . de quoi lui donner à réfléchir...