Les éléments de la Brigade de recherches et d'investigation (BRI) relevant de la sûreté de wilaya d'Alger ont réussi un véritable coup de filet en mettant fin aux activités d'un réseau de trafic de drogue transfrontalier composé de trois «barons» opérant notamment à l'ouest du pays. Animant une conférence de presse à ce sujet au niveau de la compagnie d'intervention et de réserve (CIR) à Kouba, le chef de sûreté de wilaya, le contrôleur Noureddine Berrachedi, a indiqué que cette affaire, l'une des plus importantes menées par les services de police de la capitale, a connu plusieurs étapes avant d'aboutir à la mise hors d'état de nuire des mis en cause et de procéder à la saisie de 700 kg de résine de cannabis, 5000 comprimés psychotropes de la variété dite ecstasy, très prisée par les consommateurs écumant les boîtes de nuit. A l'origine de cette affaire, explique le conférencier, une plainte de citoyens faisant état de la consommation de drogue par des jeunes au niveau d'un quartier de la banlieue est de la capitale. Ces informations mises en exploitation ont permis dans une première étape de tendre une souricière dans une cité de Réghaia où 25 kg de kif traité ont été saisis. Mais les choses ne vont pas s'arrêter là puisque l'interrogatoire le l'un des suspects a mis sur les rails les enquêteurs qui iront cette fois, après extension de compétence territoriale, voir du côté d'Oran où une autre souricière est tendue pour aboutir à la saisie de 130 kg du même poison qui étaient cachés à l'intérieur d'un véhicule. Le mis en cause ne tarde pas à passer à table pour diriger les enquêteurs vers un véhicule de marque KIA Picanto dont le devant du tableau de bord dissimulait 81 kg de résine de cannabis. Le même mis en cause oriente également les éléments de la police vers une cache située dans une ferme en banlieue d'El Bahia où le gros de la marchandise était entreposée en instance d'«affectation». En tout, pas moins de 500 kg de résine cannabis, soit un total de 700 kg et 5000 comprimés d'ecstasy. A raison de 350 000 DA le kg de cannabis et près de 8000 DA le comprimé d'ecstasy, le gain que devaient empocher les narcotrafiquants se comptait en dizaines de milliards de centimes. Il faut savoir, selon le conférencier, que la marchandise saisie est de première qualité, notamment le cannabis qui était empaqueté dans un emballage jaune, de marque supérieure. A rappeler que le cannabis en provenance du Maroc, premier pays producteur et exportateur de ce poison, est divisé en trois qualités, la supérieure comme celle découverte dans cette affaire, la moyenne et la dernière qui est généralement vendue aux petites bourses. Aussi, peut-on penser que la marchandise saisie était, dans sa grande partie, destinée à l'étranger, comme l'a déclaré Noureddine Berrachedi, précisant que la capitale est considérée comme une zone exclusivement de consommation au vu des petites quantités de drogue qui y circulent. «Mais grâce à la méthodologie adoptée par les services compétents de la sûreté nationale et en application des instructions de sa plus haute hiérarchie incitant à devancer les évènements et à privilégier toujours la prévention en allant vers le crime et non le contraire, nous avons pu mener à bien cette opération», dira le chef de sûreté de wilaya, ajoutant : «Notre devise consiste à travailler sans relâche pour éradiquer ce fléau». A noter que les trois principaux mis en cause dans cette affaire, originaires des villes frontalières de l'Ouest, ont été présentés hier devant le procureur de la République. Il s'agit certes de barons mais qui n'ont pas de passé judiciaire, a précisé le conférencier. Les marchandises ainsi que des sommes d'argent en devises fortes et en monnaie marocaine (environ 2 millions de dirhams) ont été saisies.