S'habituer pendant vingt-six ans au mode de vie occidental, puis se retrouver subitement devant des tâches à accomplir sans en connaître la finalité et surtout devant des mœurs à respecter, ne peut que conduire à un malaise familial pour des époux qui ne veulent pas renoncer à leurs habitudes culturelles. L'appellation de couple mixte vise également celle des valeurs socioculturelles. Malheureusement, la majorité des couples mixtes finit par un échec. Leur conception du mariage au sens étroit fait que les enfants issus de ces familles vivent souvent un double déchirement au niveau familial et social. Le feuilleton d'un couple mixte a enfin connu son dénouement hier au tribunal criminel de la cour d'Alger. L'accusé qui n'est autre que l'époux de la victime est passé par les trois instances. Qualifiée de tentative de meurtre, l'affaire remontant à 2000 a causé des ennuis interminables à ce couple qui n'a pas su gérer son altérité culturelle. Le comble dans cette affaire est que l'épouse est d'origine algérienne. Bien qu'elle ne soit pas en contact permanent avec le mode de vie algérien, elle est néanmoins au courant que les deux modes de vie sont incompatibles. Les problèmes du jeune couple ont commencé avec l'arrivée de leur premier enfant. Désespérée, la femme a décidé de retourner en France vivre avec sa mère. N'admettant pas cet acte, le mari s'est insurgé. C'est ainsi que les tensions ont gagné les deux parties. La femme, enceinte de trois mois, a tenté de se suicider en se jetant par la fenêtre. A l'hôpital, la femme blessée n'a pas décoléré. Questionnée par le médecin de garde, cette dame a accusé son époux d'avoir voulu la tuer, en la poussant par la fenêtre suite à une querelle. Depuis, les deux époux n'arrivent pas à se sortir des poursuites judiciaires. La victime qui a regretté d'avoir accusé son mari a renoncé à sa plainte, mais la justice qui a déjà qualifié l'affaire de tentative de meurtre a poursuivi les procédures jusqu'au bout. Voulant sauver sa famille, l'époux a enfin renoncé à sa décision en acceptant de vivre en France. Ce couple a réussi à réguler sa relation conjugale.De ce fait, le représentant du ministère public a requis quinze ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé. Toutefois, le jury veillant à la protection de la cellule familiale a acquitté l'époux afin de lui permettre de rejoindre sa famille en France.