Plusieurs centaines d'éleveurs venus des différentes wilayas du pays ont marché, jeudi, dans la ville de Tizi Ouzou pour attirer l'attention des autorités sur la situation «chaotique» dans laquelle ils exercent. Du stade de 1er Novembre vers le siège de la wilaya, où ils ont tenu un sit-in, les éleveurs accompagnés de leurs bêtes ont crié haut et fort leur désarroi. Ils déclarent vouloir «une prise en charge participative responsable de notre activité». Le président du conseil régional interprofessionnel de la filière «lait» Cril, Rabah Ougmat, dira à ce propos : «Nos recommandations doivent être enregistrées comme les actions prioritaires majeures des activités du gouvernement. Les éleveurs producteurs de lait, laissés-pour-compte dans les montagnes et les zones rurales, abandonnés à leur sort sont condamnés dans leur fermes et exploitations. Nous constituons le poumon de l'industrie lourde hors-hydrocarbures au seuil de l'agonie, il est par conséquence nécessaire et urgent de prendre en considération la valorisation durable et l'activité d'élevage bovin et l'agriculture de montagnes par une organisation réfléchie et l'abolition de l'esclavage moderne et de la hogra». Ceci se fera, ajoutera le président de la Cril, «en répondant à nos revendications qu'il s'agit entre autres de l'activation dans les meilleurs délais du fonds de montagne et la révision à la hausse, et à son juste prix, du lait cru de vache produit en milieu naturel et mettre un frein à la mécanisation outrancière, le contrôle et organisation du circuit commercial spéculatif de bestiaux et de l'alimentation de bétail pour un meilleur rendement productif de l'approvisionnement des éleveurs bovins laitiers en matières et produits d'alimentation de bétail résultant de la fenaison des cultures céréalières et fourragères soutenues par l'Etat. Et aussi nous faciliter l'accès à la fourniture de l'alimentation de bétail à base d'orge fabriquée par l'Office national des aliments de bétail, destinée exclusivement à l'élevage équin et aux zones steppiques». Les éleveurs ajoutent, par ailleurs, que «le ministre de tutelle refuse de voir l'âpre réalité en face», une réalité qui, selon eux, «prend de jour en jour des proportions alarmantes». Les grévistes ont adressé, en plus de leur mouvement de jeudi, une lettre au Premier ministre dans laquelle ils demandent de le rencontrer pour lui exposer leurs doléances.