Mis à part lors de certaines manifestations telles que la Journée mondiale des musées, les musées, lieux d'instruction et de ressourcement, sont généralement quasi déserts. La visite de ces établissements est considérée comme un outil pédagogique et est synonyme d'ouverture d'esprit. Nos musées font partie de l'identité nationale, on ne doit pas les fuir. Selon une enquête, il n'y aurait que 20% de jeunes qui fréquentent les musées. Lors d'une tournée dans la capitale, nous avons constaté que seuls les agents de sécurité pointent dans ces lieux de culture. Le palais Mustapha Pacha, musée de calligraphie maghrébine, est illuminé par les rayons de soleil, mais point de jeunes. Le palais des Raïs, musée consacré à l'architecture arabo-ottomane, est désert. Les quelques jeunes qui se rendent dans cet ancien quartier des corsaires, situé en bord de mer, non loin de la place des Martyrs, le font uniquement dans le cadre de leurs études. Le musée des arts populaires et traditionnels, connu sous le nom Dar Khdaouedj El Amia, comprend des pièces inestimables, mais n'attire nullement les citoyens. Quant au musée du Bardo, véritable bijou architectural, seul les oiseaux y égaient le silence ambiant. Le Musée des antiquités et des arts musulmans demeure méconnu de la plupart des citadins, malgré sa position au centre d'Alger. Beaucoup de facteurs peuvent expliquer ce phénomène. En particulier, le manque d'intéressement et la médiocrité au niveau de la gestion ainsi que l'absence de communication. Dans les écoles primaires, les élèves ne bénéficient pas d'excursions, notamment les visites guidées dans les musées. Ce manque de stratégie pédagogique a donc une répercussion négative. Par ailleurs, les jeunes ne sont pas encouragés par leur entourage familial. Les élèves rédigent des exposés sur la Révolution sans visiter les lieux dédiés à ce sujet, comme celui des moudjahiddine ou le Musée central de l'armée. La décennie noire a, par ailleurs, creusé un fossé entre les jeunes et les musées. En l'absence de tourisme de masse, nos musées manquent cruellement de considération.