Hécatombe à Tipasa. Trois écoliers sont décédés et trois autres ont été grièvement blessés hier à Koléa. Encore un autre drame causé par l'insouciance des chauffards qui écument hélas nos routes. Selon la Protection civile, ce drame a eu lieu lorsqu'un bus «fou» les a percutés alors qu'ils attendaient un moyen de locomotion pour rejoindre leurs établissements respectifs. La même source a ajouté que les victimes, âgées entre 11 et 15 ans, attendaient un moyen de transport au niveau de l'arrêt de bus lorsque l'accident est survenu, suite à un dérapage d'un bus de transport de voyageurs au lieudit El Oued, à Koléa, sur un tronçon du CW 69 reliant Koléa à Oued Alleug (Blida). Les corps des écoliers, mortellement atteints à la tête et à la poitrine, ont été transférés à la morgue de l'hôpital Yahia-Farès de Koléa où ont été également évacués les trois écoliers blessés, a-t-on fait savoir. Par ailleurs, le chargé de communication à la Gendarmerie nationale a affirmé que le conducteur du bus a été arrêté, signalant que l'accident, selon les premières constations sur place et les déclarations du chauffeur, serait dû à un dépassement dangereux effectué dans un virage. Ce dépassement aurait provoqué la perte par le conducteur de la maîtrise de son véhicule, a-t-il expliqué, faisant part également de l'état défectueux du système de freinage du bus. En plus de l'insouciance des chauffeurs des bus de transport public que seul le gain rapide fait «rouler», la vieillesse du parc automobile et le manque d'entretien, comme le prouve «l'état défectueux des freins de cet «engin de la mort», sont également à mettre en cause en sus de l'état des routes.
Les habitants incendient le bus mis en cause Suite à ce drame survenu, rappelons-le, dans la matinée d'hier, lorsque les malheureux bambins s'apprêtaient à rejoindre les bancs de l'école, la population locale n'a pas tardé à exprimer sa colère en fermant carrément le tronçon routier où a eu lieu le drame et en brûlant le bus mis en cause. Les habitants de la cité Kasderli, en colère, ont obstrué le passage menant à leur cité avec des pierres et autres objets hétéroclites, brûlé ledit bus, pour revendiquer la réfection des routes de leur cité, l'empêchement des camions et des engins d'une entreprise chargée de la réalisation d'un projet de 3000 logements promotionnels dans les environs de traverser leur cité, afin d'éviter ce genre d'accident, a constaté l'APS. D'autres protestataires ont profité de l'occasion pour revendiquer des locaux commerciaux pour les jeunes du quartier, ajoute-t-on. Contacté par l'APS, le président de l'Assemblée populaire communale de Koléa, Djilali Rezki Hemaïli, a estimé que les revendications exprimées par les habitants étaient «illogiques» et «n'ont aucun lien avec cet accident de la circulation». S'interrogeant sur la cause de fermeture d'une route dotée de ralentisseurs, en plus d'un agent de l'ordre affecté par la commune pour faire traverser les enfants, le même responsable a accusé certains jeunes d'«exploiter cet accident à des fins personnelles». D'autre part, il a soutenu que les familles des victimes «ne sont pas impliquées» dans ces actions, assurant que les autorités locales leur ont présenté leurs condoléances, tout en leur facilitant les procédures d'enterrement. Signalons que les trois personnes blessées sont deux écoliers et la mère (57 ans) de l'une des victimes décédées. Cette dernière se trouve actuellement dans un état de santé jugé «critique», selon le chargé de communication à la Gendarmerie nationale, le commandant Boubekeur Meghzili. La dame blessée est actuellement prise en charge au niveau du service de réanimation de l'hôpital de Koléa, alors que les deux enfants blessés ont quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires, a indiqué le directeur local de la santé et de la population, Amrani Toufik. Les mesures «coercitives» maintes fois annoncées, tardent à voir le jour. Pendant ce temps, «le terrorisme routier» continue de sévir.