L'armée sahraouie cible une base de l'armée d'occupation marocaine dans le secteur de Mahbès    A la demande de l'Algérie et de la Russie, réunion au Conseil de sécurité jeudi sur les enfants de Ghaza    Météo: appel aux citoyens à la prudence et au respect du code la route    Conseil de la nation : Djilali présente la nouvelle loi sur la gestion des déchets devant la Commission d'équipement et de développement local    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès de la République de Sierra Léone    Start-up : examen des moyens de renforcer le rôle de la communauté nationale à l'étranger dans la dynamique économique du pays    Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une déclaration sur le Liban    Ligue des champions : le MC Alger à un point des quarts, le CR Belouizdad pour l'honneur    Mines: Tafer discute à Riyad de la coopération bilatérale avec la ministre tunisienne de l'Industrie, des Mines et de l'Energie    Loi de finances 2025 : mesures fiscales en faveur de l'industrie cinématographique en Algérie    Fortes pluies orageuses attendues sur le Centre et l'Est du pays du pays à partir de ce vendredi    APN: lancement du concours des meilleurs travaux scolaires    En qualité d'envoyé spécial du Président de la République, M. Rebiga reçu par le président de la République du Mozambique    Batna: la dépouille mortelle du moudjahid Lakhdar Benchaïba inhumée au cimetière d'Arris    Handball/Italie-Algérie: "à ce stade de la compétition, la victoire est impérative"    Boughali reçoit des représentants de l'Association des parlementaires algériens    Batna: décès du moudjahid Lakhdar Benchaïba, dit Abdelhafid    Judo/Championnat d'Algérie: début des épreuves éliminatoires à La Coupole    Coupe de la Confédération : Simba SC – CS Constantine à huis clos    Ligue 2 : Le GC Mascara prépare la phase retour à Chlef    Le RCK qualifié aux 8es de finale    L'incendie du siège d'une ONG danoise solidaire du peuple sahraoui a des «motivations politiques»    Le président de la CIJ a donné sa démission    Les colons coupent des dizaines d'oliviers    Un corps sans vie repêché d'un puits    Un nouveau programme de 2.500 logements tous types confondus    Quatre réseaux nationaux neutralisés par les services de la sécurité    Baddari lance un programme de formation en logiciels et intelligence artificielle    La 4e édition du Batimex du 15 au 18 janvier à Annaba    «Importation de 28.000 tonnes de viandes rouge et blanche pour le Ramadhan 2025»    Les nominations décalées à cause des incendies en Californie    Tombouctou, centre intellectuel    Un destin brisé, dont le seul nom incarnait l'Algérie    L'ONU salue l'évolution démocratique dans le pays    Serge Faubert l'influenceur algérien «Bruno Retailleau a voulu faire un acte de communication. (... ) Il est pris à son propre piège»    «Œuvrer continuellement à intensifier l'effort de préparation au combat»        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Retour aux origines ou à la violence ?
Salafisme au Maghreb
Publié dans Le Temps d'Algérie le 26 - 01 - 2015

L'anthropologue et chercheur à l'université Lumière - Lyon 2, Abderrahmane Moussaoui, a décortiqué la conception, les démarches, les tendances et conséquences du salaf lors d'une conférence qui avait pour thème «Le salafisme au Maghreb, genèse, évolution», tenue hier à l'Institut national d'études de stratégie globale (Inesg) à Alger.
De prime abord, le chercheur est revenu sur la définition du salafisme. Le terme provient de «salaf salih», à traduire par les «pieux prédécesseurs». «Cette expression désigne les premiers compagnons du Prophète Mohamed (QSSSL), leurs successeurs et les successeurs des successeurs, soit trois générations d'hommes et de femmes qui incarnent l'âge d'or de l'Islam», dira Moussaoui en poursuivant «le salafisme est un courant religieux prônant un retour à la pureté religieuse de cette époque, à savoir le VIIe siècle (de l'ère chrétienne)», fait-il savoir.
Le salafisme intervient sur la nécessité d'ignorer toutes les interprétations et évolutions qu'a connues l'Islam pour revenir à la religion d'origine telle que décrite dans le Coran et la sunna, la tradition prophétique que l'on retrouve dans les recueils de «hadith».
Le conférencier est par la suite revenu sur la première codification de ce mouvement qui remonte au IXe siècle lorsque le théologien Ibn Hanbal fonde son école juridique conservatrice qui donnera naissance à la doctrine hanbalite. Cinq siècle plus tard, un autre théologien, Ibn Taymiyya, recourt au même appel à la tradition des ancêtres alors que le Moyen-Orient doit faire face aux diverses invasions.
L'anthropologue a poursuivi en abordant l'imam hanbalite Ibn Abd El-Wahhab qui va rigidifier le salafisme en prônant une lecture encore plus littérale du Coran et de la sunna mais aussi de la charia. «C'est l'âge d'or de la naissance du wahhabisme qui deviendra la doctrine officielle de l'Arabie saoudite en vertu d'un pacte que passa l'imam avec la tribu des Ibn Saoud.» Moussaoui met l'accent sur les diverses mouvances entre plusieurs tendances du Salaf.
«On en distinguera trois principales : premièrement, un salafisme prédicatif visant à l'islamisation de la société via la purification de la religion des innovations. C'est le wahhabisme qui défend une vision apolitique et non-violente de l'Islam. Deuxièmement, un salafisme djihadiste prônant les actions violentes pour imposer sa vision de la religion. Et enfin, un salafisme ayant pour objectif le rétablissement du califat via l'action politique et le renversement des régimes en place», fait-il savoir.
Moussaoui expliquera que même si ces trois principales tendances sont concurrentes et mêmes rivales, elles recèlent cependant quelques points communs. L'idée selon laquelle l'Islam ne se réduit pas à une dimension religieuse mais est un système régissant tous les domaines de la vie. Ensuite, la certitude que si les sociétés musulmanes sont en déclin, c'est parce qu'elles ont trahi le message coranique originel mais aussi parce que l'Occident et les juifs ont agi de manière concertée pour maintenir les musulmans en position de dominés.
Aujourd'hui, les partisans de ce courant ne se cachent plus et tentent de peser de tout leur poids sur l'organisation des sociétés ainsi que sur la vie politique et même au-delà. Pour ce qui est du Maghreb, le chercheur est revenu aussi sur les différentes tendances et leaders du Salaf pour ce qui est de la Tunisie, du Maroc de la Libye et de l'Algérie.
A cet effet, les salafistes assurent aujourd'hui l'encadrement idéologique et culturel de la société. Ils sont aussi très impliqués dans les associations, comme dans le secteur caritatif et suivent le développement technologique à travers internet et les réseaux sociaux où ils activent pleinement». Ce mouvement se propage et connaît un certain écho chez les jeunes issus des quartiers populaires dans les trois pays du Maghreb.
A ce propos, et questionné sur d'éventuelles études statistiques qui donneraient des chiffres sur les salafistes au Maghreb, Moussaoui dira que «dans ce genre d'études, l'enquêteur devient enquêté» et que ce genre d'études statistiques ne convient pas à tout le monde dans le sens où anthropologie et sociologie ne font pas bon ménage.
Le salafisme a pris une connotation guerrière et révolutionnaire, synonyme de violence et de terrorisme, alors que dans l'esprit de nombreux théologiens, venant surtout d'Arabie saoudite, il définit avant tout une religiosité apolitique et non violente.
L'Arabie saoudite, qui forme des futurs esprits dans les grandes universités de Médine, devient un pôle de savoir qu'apparente le chercheur au Vatican de l'Islam. Le succès du salafisme s'explique en partie par l'échec des mouvements de réislamisation comme les Frères musulmans, auxquels les salafistes reprochent les concessions concernant la référence coranique, l'ouverture politique et l'instrumentalisation de l'Islam dans une logique partisane.
Auteur du livre «La violence en Algérie», l'anthropologue et chercheur Abderrahmane Moussaoui apporte de nouveaux éclairages et études de fond à des questions actuelles d'envergure.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.