L'Etat israélien n'écarte pas l'hypothèse d'œuvrer à la dissolution de la Cour pénale Internationale (CPI) puisque cette cour envisage d'enquêter sur les crimes de guerre et contre l'humanité commis en Palestine occupée. C'est le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman qui a annoncé cette intention. Ce ministre a informé qu'avec l'aide de ses alliés, Israël chercherait à faire dissoudre la Cour pénale internationale de La Haye (CPI), a écrit hier le quotidien Novye Izvestia, cité par Ria Novosti. Les responsables politiques israéliens semblent être pris de panique suite au dépôt de plainte contre Israël par le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Dans sa requête, le président palestinien estime qu'il est nécessaire d'enquêter sur les activités des militaires et des politiciens israéliens au cours des affrontements entre les factions palestiniennes et l'armée israélienne dans la bande de Ghaza l'été dernier. Avigdor Lieberman a ensuite déclaré qu'Israël pourrait «prôner la dissolution de la CPI en tant qu'institution ne justifiant pas son statut». Israël souligne que jusqu'à maintenant «la CPI ne s'est penchée que sur les crimes commis par plusieurs régimes et mouvements d'opposition en Afrique». Israël, qui est aujourd'hui le premier Etat du club occidental dont la CPI demande à ce que ses représentants comparaissent sur le banc des accusés, souhaite éviter la comparution de ses responsables devant la CPI qui, jusqu'à maintenant, n'a vu comparaître, en général, que d'ex-chefs d'Etat africains. Chose qui est qualifiée de «deux poids, deux mesures» par de nombreux hommes politiques qui dénoncent les massacres perpétrés par l'armée israélienne contre la population de Ghaza et dénoncent les pays qui soutiennent et financent le terrorisme qui ravage aujourd'hui la Syrie, l'Irak et le Liban, notamment. Pour ce qui est du massacre de la population de Ghaza, La Haye a ouvert une enquête préliminaire sur les éventuels crimes de guerre commis à Ghaza. «C'est une première démarche officielle qui pourrait aboutir à des accusations contre des dirigeants sur place et en Israël», a déclaré la cour. «Plus de deux mille personnes ont été tuées à Ghaza, dont un tiers sont des civils... Les attaques israéliennes ont rasé plusieurs quartiers», a déclaré Ahmed Bakaï, observateur palestinien, qui estime que la plainte déposée à la CPI par Mahmoud Abbas est parfaitement justifiée. La Cour pénale internationale de La Haye a été fondée en 2002 sur la base du Statut de Rome. Cette cour a pour fonction de poursuivre des individus responsables de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Le Statut de Rome inclut également le paragraphe 49 de la Convention de Genève, interdisant à un Etat occupant le territoire d'un autre de coloniser ce territoire. Il est à noter que la juridiction de la CPI s'étend uniquement sur les crimes commis soit sur le territoire des pays qui ont ratifié le Statut de Rome, soit par les citoyens de ces pays. La CPI n'a, jusqu'à présent, jugé ou interpellé que d'ex-chefs d'Etat africains. Le dernier en date est l'ex-président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo. Alors que l'actuel président du Soudan, Omar El Béchir, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international de la part de la Cour pénale internationale, des responsables comme Netanyahu qui sont responsables du massacre de milliers de femmes, d'enfants et de personnes âgées à Ghaza se déplacent librement dans le monde sans être interpellés et participent même à une marche dénonçant le terrorisme aux côtés de certains pays du Moyen-Orient et pays occidentaux qui financent, arment et soutiennent l'organisation terroriste appelée Etat islamique ou Daech sévissant en Syrie, en Irak et au Liban.