Dans le prolongement de la station balnéaire Larbi Ben M'hidi, se trouve l'une des plus grandes cités-dortoirs de la wilaya : Filfila, l'ex-Merbouba ou les Platanes. On la surnomme aussi péjorativement «Les Planètes». Ancienne délégation de Skikda, elle a été promue commune dans le cadre du découpage administratif de 1984. Distante d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, Fiflila a fait les frais des «déportations massives» des populations des bidonvilles de Skikda, telles que El Fetwi d'El Kobia et celles représentant les demandeurs de logements sociaux des différents quartiers populaires. Des familles originaires des Aurès sont venues également s'y implanter. Selon le dernier recensement général humain, le nombre des habitants a été multiplié par 5 en l'espace de 20 ans, correspondant à la période allant de 1985 à 2008. La spécificité de cité-dortoir a été accentuée durant la dernière décennie par les fréquentes coupures dans la distribution touchant l'énergie électrique. «Ça s'est réglé ces derniers temps, on en enregistre que lorsque la coupure est générale», rassure le président de l'APC, Fodil Bouloudani. Le directeur de Sonelgaz avait déclaré à ce sujet que trois raisons sont à l'origine de ces coupures. «La première est propre aux régions côtières, à savoir la pollution marine et l'humidité qui endommagent les équipements de distribution de l'énergie électrique. La deuxième, le manque d'entretien des équipements par les usines et les commerces se trouvant dans la périphérie de la région de Filfila. La troisième, la rétrocession. On enregistre des vols de câbles électriques, les services de sécurité en sont informés.» Dans le cadre du programme d'investissement 2009 de Sonelgaz, un transformateur a été installé pour alimenter le boulevard principal de Filfila et ses 24 locaux commerciaux, «il n'y manque que l'équipement pour qu'il soit fonctionnel», nous précise le maire. Un abri de pêche et des esplanades Filfila est une région côtière disposant de 13 km de côtes dont 9 sont à l'état vierge. Certes, 70% de sa superficie (60 km2) sont constitués de massifs forestiers, mais ce sont ses plages qui font sa notoriété. La côte comprenant les trois plages de Oued El Gatt, Oued G'Sob et Oued Righa connaissent un afflux considérable d'estivants. On en enregistre plusieurs milliers qui viennent de Skikda et des wilayas limitrophes. Pour le moment, on tente de trouver la mesure la plus appropriée pour intéresser les plagistes et les visiteurs nocturnes. En l'absence d'investissements touristiques, les pouvoirs publics, conformément aux directives du ministère l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, ont aménagé la plage de Oued G'Sob en plage-pilote, pour un montant de 1,5 milliard de centimes. Le projet comporte la construction d'esplanades, la réalisation de l'éclairage public et l'installation de bancs publics. Dans le cadre de l'extension et de la réalisation d'une corniche allant jusqu'à Filfila, sur 5 km, les travaux d'extension, d'un coût de 825 millions de centimes, seront entrepris incessamment et devront être livrés avant le 5 juin. Pour cette année, décision a été prise pour rendre ce lieu vivant, à travers l'organisation d'activités culturelles et sportives. L'atout indéniable de Filfila c'est son «arrière pays», du côté de Oued Righa et Oued Saboune, deux plages d'une attrayante beauté, se trouvant presque dans la continuité de Filfila. L'idée d'une route Filfila - Oued Saboun - Guerbes pourrait s'inscrire dans une vision d'avenir en vue de dynamiser cet espace toujours vacant. Hormis cela, aucune action n'a été lancée pour le moment pour faire de la plage de Oued Saboune frappée, à l'instar de celles de Oued Bibi et Oued Tanger relevant de la commune de Aïn Zouit, du sceau de l'insécurité, une attraction privilégiée des plagistes. Pourtant, à la faveur de la relative accalmie revenue et même avant, des gens, des groupes de jeunes ou des familles bravaient le danger en se déplaçant sur les lieux, les rendant moins effrayants qu'on les considère. L'une des préoccupations des responsables locaux est, sans conteste, l'abri de pêche de Oued Righa. Des pêcheurs disposant d'embarcations de fortune et faisant de la plaisance en été peuvent contribuer à rentabiliser les recettes communales, de l'avis des responsables de la municipalité. On compte beaucoup sur l'opportunité d'inscrire un projet de réalisation, «puisque toutes les commodités existent déjà, il faut y aller», dit l'un d'eux. A la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Skikda, on ne partage pas la même vision des choses. «Nous agissons par ordre de priorité. La plage d'échouage de R'milat à la Marsa et l'abri de pêche de la région de Oued Z'hor figurent aux premières loges. Outre cela, le lancement du projet d'un abri de pêche doit être précédé d'une étude de faisabilité. Beaucoup de critères doivent être pris en compte, tel le nombre d'embarcations existantes, la profondeur de la plage et l'accès y menant», nous explique le directeur de wilaya, Amoura Zaïd. «Mine de rien, le coût de réalisation d'un abri de pêche peut avoisiner les 300 milliards de centimes, donc il faut penser à sa rentabilisation», précise un chef de service à la même direction.