Certaines communes des grandes villes du pays doivent leur prospérité à la concentration des sièges sociaux des grandes entreprises. A Alger, par exemple, non seulement le centre-ville a gardé sa valeur d'ensemble urbanistique et architectural, mais il concentre en plus les sièges sociaux des plus grandes entreprises nationales (10 000 à 30 000 agents), plusieurs ministères et institutions de l'Etat ainsi qu'un grand nombre de services spécialisés. À elle seule, la commune d'Alger-Centre, l'une des plus riches du pays, comprend 138 cabinets de médecine spécialisée, 106 généralistes, 60 écoles d'informatique, 37 entreprises-conseils, 31 cabinets d'architecte, sans compter les 307 cabinets d'avocats que la présence du Palais de Justice peut expliquer. Il existe en outre des fonctions commerciales importantes dont 109 importateurs, 127 transitaires, 66 agences immobilières. De plus, sa population résidente comprend 20,66% de diplômés universitaires. Les communes abritant les plus importantes zones industrielles telles qu'Arzew, Rouïba, El Hadjar, Skikda ainsi que Hassi Messaoud tirent leurs ressources de la fiscalité locale. La commune de Hassi Messaoud, carrefour des industries pétrolières, n'existait pas avant que Sonatrach s'y installe. Aujourd'hui, avec plus de 53 000 habitants, sans compter les résidants dans les bases de vie des différentes entreprises et plus de 600 entreprises, dont près de 200 étrangères, entre publiques et privées, Hassi Messaoud est incontestablement l'une des communes les plus riches du pays. Pour le cas de Sétif aussi, ce sont les taxes d'imposition fiscale et l'importance des recettes du patrimoine communal qui sont derrière la prospérité financière de cette commune. L'opération de recensement et de revalorisation du patrimoine communal, enclenchée en 2005, a permis à elle seule de récupérer des recettes de plus de 50 milliards de centimes en décembre 2006, alors qu'elles n'étaient que 7 milliards de centimes auparavant. Pour les experts du Conseil national économique et social (CNES), "l'architecture fiscale actuelle et le mode centralisé de recouvrement de l'impôt laissent peu de place aux collectivités locales. Si l'on veut suivre la logique d'une réhabilitation de la fiscalité locale, il faut aller vers une profonde réforme fiscale, qui est d'ailleurs à l'ordre du jour depuis plusieurs années, à l'instar de la réforme financière dont on attend toujours les résultats."