Affirmant que l'année 2015 sera un «tournant» pour l'économie nationale, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a expliqué hier sa feuille de route visant à diversifier cette économie avec notamment le prochain code des investissements et la réorganisation prévue du secteur industriel public en 12 groupes. Reconnaissant que la conjoncture que traverse le marché pétrolier «rend encore plus impérieuse la nécessité d'activer la diversification de notre économie», le ministre de l'Industrie a expliqué hier dans un entretien à l'APS que la convocation d'un conseil restreint par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, suivi du Conseil des ministres exprime «un signal politique fort à l'effet de mobiliser toutes les forces de la nation et la société dans son ensemble autour des réformes économiques nécessaires». Notant à ce propos que d'importants chantiers ont été engagés en vue d'entamer la relance à travers la reconfiguration du secteur public marchand industriel, l'amendement du code des investissements pour l'amélioration du climat des affaires et la réforme des agences chargées de soutenir les PME, Bouchouareb annoncera à propos du contenu du schéma de réorganisation du secteur la création prochaine de douze groupes industriels à partir des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) relevant de son ministère. Il explique que la mise en place de ces groupes s'effectuera par un processus de fusion-absorption et aussi par la modification des raisons sociales des SGP et groupes industriels déjà constitués tels que le groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) ou la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Cette démarche a été rendue nécessaire «en raison du constat de la situation de délitement dans lequel se trouvent les SGP qui ont révélé leurs limites, et de la nécessité de rompre en toute urgence avec ce mode d'organisation», a-t-il reconnu, tout en assurant qu' «aucun acquis social ou professionnel ne sera remis en cause» et qu' «aucun salarié ne sera laissé en marge de cette opération de réorganisation». Pour mettre en œuvre ce schéma, Bouchouareb expliquera qu'il faudra d'aborddistinguer deux volets. Le premier volet, qui nécessite la mise en place de procédures, la réalisation des diagnostics et audits des SGP et la préparation des documents juridiques des nouvelles entités a été finalisé, fait-il ainsi savoir. Mais les assemblées générales constitutives des groupes se tiendront dans les tout prochains jours et les groupes seront créés, ajoute-t-il. Quant au second volet relatif à la mise en place des groupes avec leur organisation, leur stratégie et leur programme d'action, le ministre souligne qu'il s'agit d'un processus qui doit passer par plusieurs étapes et dont l'essentiel incombera aux nouvelles équipes managériales. «Si nous parlons d'autonomie de gestion, il faudrait commencer par respecter ce principe dès maintenant. Nous n'allons pas remettre aux nouveaux managers des groupes ‘clés en mains'», insiste M. Bouchouareb qui considère qu'il appartient à ces managers de définir l'organisation de ces groupes et les programmes d'action et de proposer leur stratégie et plan d'investissement à l'actionnaire. Pour M. Bouchouareb, la prochaine réorganisation «ne sera pas la reconfiguration de plus». «La stabilité du pays est rétablie, la situation financière s'est nettement améliorée, les équilibres financiers des entreprises ont été reconstitués, les ressources nécessaires à l'investissement ont été allouées, l'édifice juridique encadrant l'investisseLe North Shorement a été complété et les partenaires étrangers ont un autre regard sur notre pays et, en particulier, sur ses entreprises». «Notre économie est engagée dans sa phase décisive» Par ailleurs et considérant que la réorganisation du secteur doit être jumelée avec un code des investissements incitatif, M. Bouchouareb a indiqué que l'avant-projet de code des investissements, destiné à asseoir un cadre durable et incitatif pour encourager les investisseurs nationaux et étrangers, a été finalisé. Ce nouveau texte porte sur quatre volets relatifs à la simplification des procédures, à l'adéquation entre le système d'incitation et la politique économique, à l'ajustement du cadre de régulation des investissements directs étrangers (IDE) et à la révision du statut et des missions de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), a expliqué le ministre pour qui l'Andi doit retrouver l'essence de sa vocation pour qu'elle soit un «provocateur» au sens positif du terme, des investissements dont a besoin l'économie nationale. De même, le ministère a engagé la révision de la loi d'orientation de la PME et la réforme des agences chargées de soutenir les PME telles que l'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprise (ANDPME) et de l'Andi, note-t-il encore. Outre ces actions, des dispositions sont à l'étude pour stimuler la compétitivité des PME et aider celles innovantes «tournées vers l'excellence ». M. Bouchouareb rappelle, d'autre part, que des avantages spécifiques à l'industrie sont accordés par la loi de finances 2015 pour encourager l'investissement productif et améliorer la gouvernance économique. Le ministère étudie, également, la question du financement des PME qui nécessite, selon M. Bouchouareb, des dispositifs et des instruments spécifiques. De surcroît, soutient-il, le développement de la sous-traitance figure aussi parmi les priorités du secteur à travers le déploiement d'une stratégie visant à soutenir la sous-traitance dans la phase de démarrage, à faciliter son développement en encourageant le partenariat international et à l'aider à partir à la conquête de nouveaux marchés. «Notre économie est engagée dans sa phase décisive ; une phase qui requiert d'agir de manière diligente et avec diligence dans un esprit de concertation pour pouvoir avancer tous ensemble vers l'objectif que nous nous sommes donné : celui de construire une économie émergente fondée sur un modèle de croissance durable», résume Bouchouareb.