Le règlement relatif au capital minimum de 10 milliards de dinars auquel doivent se soumettre les banques exerçant en Algérie semble poser des contraintes, selon une source bancaire. Sous l'effet de la crise financière, certaines banques étrangères en activité sur la place d'Alger n'ont pas encore relevé le niveau de leur capital afin de se conformer à la décision du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) qui leur fixe un délai jusqu'au 31 décembre 2009. «Il pourrait y avoir des fusions et des croisements de capitaux. Mais, je ne pense pas que les banques étrangères vont se retirer du marché algérien car il demeure potentiel et très intéressant», a souligné notre source avant d'ajouter que «la sous-bancarisation en Algérie est une réalité palpable qui attire bien d'autres banques internationales et régionales en attente d'un éventuel agrément de la Banque centrale». Pour rappel, le capital minimum des banques et des succursales de banques est fixé de 2,5 milliards de dinars à 10 milliards de dinars alors que le capital minimum des établissements financiers et des succursales d'établissements financiers est porté de 500 millions de dinars à 3,5 milliards de dinars. Notre source a ajouté qu'il est possible que des établissements bancaires procèdent à des fusions et des regroupements pour s'adapter à la nouvelle réglementation.Pour la première fois depuis l'ouverture du secteur bancaire, les autorités monétaires exigent un capital minimum de 10 milliards de dinars, soit 100 millions d'euros. Vu le contexte actuel, marqué par une crise financière aiguë où le manque de liquidités a concerné les plus prestigieuses des institutions bancaires mondiales, les banques représentées en Algérie seront donc contraintes d'investir et de développer leurs activités afin d'amortir ce niveau du capital. Cette action de sécurisation du marché entreprise par les autorités algériennes devra grever un budget déjà mis à rude épreuve par les pertes essuyées dans des placements financiers risqués, à l'instar des subprimes, à l'origine du tsunami financier ayant ébranlé les Bourses. Cette augmentation du capital minimum des banques et établissements financiers exerçant dans le pays vient ainsi renforcer davantage leur solidité financière ainsi que la stabilité du système bancaire. Elle contribue également à la protection des déposants. Hier, certains établissements bancaires que nous avons contactés ont indiqué que leurs capitaux n'ont pas encore été augmentés conformément à cette nouvelle réglementation. Il s'agit de la banque anglaise HSBC, nouvellement installée, dont le capital se situe aujourd'hui à 3,3 milliards de dinars. L'établissement Cetelem, spécialiste des crédits à la consommation, n'a pas également augmenté son capital. La banque BNP Paribas El Djazaïr, qui a lancé récemment le crédit immobilier, conserve toujours son capital à 4,5 milliards de dinars. Le directeur général de Fransabank, Joseph Dakak, nous a indiqué hier que sa banque avait déposé une demande d'autorisation d'augmenter son capital au seuil exigé auprès du Conseil de la monnaie et du crédit. «Je pense que toutes les banques en activité sur la place d'Alger seront en mesure de s'adapter à la nouvelle réglementation. C'est un marché potentiel», a répondu le DG de Fransabank à notre question, tout en soulignant que son établissement compte poursuivre son programme de développement et ouvrir de nouvelles agences bancaires. Notons que chaque action d'augmentation de capital ou d'actionnariat passe par le Conseil du crédit et de la monnaie. Cette structure devra se réunir la semaine prochaine, selon notre source, qui relève, par ailleurs, que certaines banques étrangères devraient patienter encore quelques mois pour déposer leur demande d'augmentation de capital. Les banques privées sont sous-capitalisées, tient à souligner notre source, d'où la mesure de la Banque d'Algérie.