Fermé depuis le mois d'août dernier, le Centre d'enfouissement technique (CET) de Bougherab à El Haria devrait reprendre ses activités dans les prochains jours. L'annonce a été faite par la nouvelle directrice de l'environnement de la wilaya, Mme Abla Benhocine, qui a annoncé sa remise en service sans évoquer les éventuels changements apportés à cette infrastructure. Concernant le problème que pourrait engendrer cette reprise, elle dira : «Je ne suis pas au courant de ce dossier, je ne gère que l'aspect technique» Pour sa part, le DG du CET, Mourad Labani, estime que le centre n'a jamais fermé. «Nous avons profité de la période qui a suivi la contestation pour réhabiliter les lieux et les bâtiments administratifs pour une somme d'environ 7 milliards de centimes. Pour ma part, j'ai déposé ma démission mais elle n'a pas été acceptée par la tutelle. Je suis par conséquent toujours en poste», a-t-il ajouté en expliquant que son entreprise qui exploite une surface de 78 hectares risque toujours le même danger en raison de l'équipement inadéquat pour le fonctionnement du CET dans les normes. Pour rappel, des événements de protestation ont ébranlé la commune durant l'été et ont causé des pertes au CET d'environ 6 milliards de centimes suite à des actes de vandalisme qui sont restés à ce jour impunis. Les doléances de la population de cette région ont trait notamment à la pollution, aux odeurs dégagées par les ordures ménagères en l'absence de traitement du lixiviat. Ce dernier serait à l'origine de plusieurs maladies chroniques chez les riverains. Jusqu'à preuve du contraire, le CET a été mis à l'index comme vecteur de maladies graves liées à la propagation d'air pollué. De son côté, la commission ministérielle dépêchée sur les lieux après les événements du mois d'août n'a pas rendu publiques ses conclusions. Elle a néanmoins noté que le CET manque d'équipements nécessaires aux normes universelles pour le recyclage et le traitement des déchets. Si la reprise du CET est effective, pour les habitants d'El Haria, il n'est pas question que le centre continue ses activités sans une réhabilitation assurant à la population une dépollution totale et un risque d'infection minime. La population reste donc sur ses gardes et menace de nouveau, au cas où les pouvoirs publics ne prennent pas au sérieux ses craintes.